Zone de basses émissions: Touring demande un report des amendes pour les véhicules EURO4

Bruxelles, le 30 novembre 2021. À partir du 1er janvier, les véhicules diesel répondant à la norme Euro-4 ne seront plus autorisés dans la zone de basses émissions (LEZ) de la Région de Bruxelles-Capitale. Cette mesure touchera 35.000 ménages bruxellois, et quelque 560.000 propriétaires de voitures d'autres régions ne pourront plus entrer dans la capitale, sous peine d'une amende insensée de 350 euros.

Touring approuve le principe de la zone de basses émissions. Une étude récente montre que le système des normes européennes fonctionne: les véhicules les plus récents sont effectivement plus propres. Mais l'interdiction des diesels Euro-4 arrive à un moment particulièrement difficile, selon l'organisation de mobilité. La crise sanitaire rend le coût de la vie nettement plus cher, et les prix de l'énergie et du carburant sont également très élevés.

Ainsi, à l'heure où le pouvoir d'achat de nombreux Belges est soumis à une forte pression, peu de citoyens peuvent se permettre d'acheter un autre véhicule, selon Touring. C'est pourquoi l'organisation demande au gouvernement bruxellois de réfléchir d'urgence à la manière dont il va répondre aux propriétaires de ces véhicules diesel Euro 4.

Afin d'offrir un certain répit aux automobilistes concernés, Touring a demandé au gouvernement bruxellois de ne sanctionner les conducteurs de véhicules diesel Euro-4 qu'à partir de 2023. Une telle mesure donnerait aux usagers le temps de trouver un autre véhicule selon le budget du ménage, ou de réorganiser leurs besoins et leurs habitudes de mobilité.

Nous regrettons que le gouvernement bruxellois ne tienne pas compte de notre appel, et l'invitons dès lors à trouver rapidement une réponse au problème soulevé.

"L'année prochaine, un diesel Euro-4 deviendra inutilisable et pratiquement sans valeur. Et ce n'est pas tout: de nombreuses voitures neuves sont indisponibles - en raison des problèmes de production et d'approvisionnement causés par la crise sanitaire- ce qui a augmenté la pression sur le marché de l'occasion. Les prix des voitures d'occasion ont ainsi sensiblement augmenté. Dès lors, le consommateur est doublement pénalisé: non seulement il ne peut se débarrasser de son ancienne voiture Euro-4 devenue inutilisable, mais en plus la voiture d'occasion récente qu'il recherche est difficile à trouver, voire trop chère.

Dans ce contexte, il y a aussi le risque qu'un diesel Euro-4 soit remplacé plus souvent par une voiture à essence Euro-4, Euro-3 ou même Euro-2, ces catégories étant toujours autorisées à circuler. En termes d'émissions de CO2 et d'impact sur le climat, ces voitures à essence  sont indéniablement moins "vertes" qu'une voiture diesel Euro-4. L'interdiction des diesels Euro-4 pourrait donc conduire à un paradoxe en matière d'environnement!". Tout aussi contre-productif est le fait d’interrompre prématurément le cycle de vie d’un véhicule.

"En plus de répondre aux besoins des propriétaires de voitures qui souhaitent remplacer leur véhicule, Bruxelles devrait investir de plus en plus dans des alternatives valables et fiables telles que les systèmes de covoiturage. Une réponse selon laquelle les résidents et les navetteurs bruxellois concernés devraient simplement utiliser le vélo ou les transports publics ne nous suffit pas. Ce n'est tout simplement pas une solution pour tout le monde", conclut Touring. L'organisation en appelle au bon sens et à l'initiative des autorités bruxelloises pour qu'elles apportent une solution à part entière au problème, qui concerne non seulement le respect de l'environnement mais aussi le pouvoir d'achat.

C’est pourquoi Touring demande plus de considération vis-à-vis des automobilistes concernés et en appelle au bon sens du gouvernement bruxellois pour apporter une solution constructive en cette période vitale de relance économique.