Bruxelles, le 4 septembre 2023. Le mois dernier, l'enquête publique a été achevée pour rendre permanente la voie cyclable provisoire sur le boulevard Lambermont à Bruxelles, qui a été aménagée pendant la crise du covid. Un tel aménagement nécessiterait la suppression définitive d'une voie de circulation sur un axe entrant et sortant important de la capitale.
Cependant, l'aménagement provisoire a montré que les pertes de temps et les embouteillages ont sérieusement augmenté. Les usagers de la route ne se déplacent pas en masse, et ne "s'évaporent" donc pas, pour ainsi dire, lorsque la capacité routière est réduite, comme l'avaient prédit certains experts. Lorsque l'espace réservé aux voitures est réduit, la grande majorité des usagers de la route ne choisit pas systématiquement les transports publics, le vélo ou d'autres alternatives.
Ce phénomène a également été observé sur la rue Charles Quint (à Ganshoren) au nord de Bruxelles, où le même principe a été appliqué: une voie remplacée par une piste cyclable. Entre-temps, on s'est rendu compte que cela entraînait des embouteillages interminables et des pertes de temps (qui ne diminuent pas avec le temps, comme le prétendent les experts). Depuis, cette piste cyclable a disparu et la voie de circulation a été remise à disposition.
En ce qui concerne le boulevard Lambermont, un autre argument entre en jeu, selon Touring: les travaux de longue durée sur le viaduc de Vilvorde, et sur le Ring de Bruxelles en général, feront que davantage de Bruxellois et de navetteurs choisiront cet axe à la sortie du Ring et de l'A12 pour éviter le viaduc. Davantage d'automobilistes traverseront ainsi la ville parce qu'ils n'ont pas d'autre choix.
Selon Touring, il est important que les routes principales et certainement les grands axes d'entrée et de sortie de la région bruxelloise puissent conserver leur pleine capacité pendant que des travaux importants sont réalisés ailleurs.
Une fois de plus, Touring y voit l'échec de la concertation entre les régions pour coordonner les travaux afin de limiter les perturbations. Chacun travaille de son côté. Bruxelles veut freiner le projet d’optimisation du Ring, sur le territoire flamand, mais ne tolère apparemment pas la consultation des autres régions sur son zèle constant à réduire la capacité des routes principales pour les voitures. Pourtant, ce ne sont pas seulement les résidents bruxellois qui sont les plus touchés, mais aussi les navetteurs de ces autres régions, les visiteurs et les touristes.