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Hybrides plug-in et électriques: 12 questions à se poser avant de craquer!

Les véhicules hybrides plug-in et électriques augmentent sensiblement leurs parts de marché. L'occasion de faire le point sur la situation.



Les véhicules hybrides plug-in et électriques ne représentent encore qu'une minorité des voitures neuves vendues chez nous. Pourtant, ils ont sensiblement augmenté leurs parts de marché au cours de ces derniers mois. L'occasion de répondre à vos nombreuses questions.

hybrides plug-in et électriques



Nous abordons ici en 12 questions/réponses les véhicules hybrides rechargeables (plug-in) et 100% électriques et nous intéressons à la recharge nécessaire pour ces voitures. Vous cherchez plutôt des infos sur les hybrides classiques "auto rechargeables"? Lisez nos essais et dossiers.


1. Quelles différences entre hybrides, hybrides plug-in et électriques?

Une motorisation dite "hybride", c'est l'association entre un moteur thermique classique (majoritairement à essence mais parfois en diesel) et un ou plusieurs moteurs électriques. Ce dernier ne fonctionne généralement qu'à faible vitesse et permet à la voiture de rouler - sur de très courtes périodes - en mode électrique.


Quant au "plug-in", il s'agit d'un système hybride que l'on peut recharger sur le secteur. Les batteries sont plus conséquentes que sur un hybride normal. Ce qui offre une autonomie 100% électrique approchant les 50 km. Une distance suffisante pour un trajet urbain.


La voiture 100% électrique, elle, se meut uniquement grâce à l'énergie de ses batteries (de grande capacité). Celles-ci alimentent un ou plusieurs moteurs en fonction de la taille et du poids du véhicule.

plug in et électriques
Plug-in hybride: une prise pour charger les batteries qui aideront le moteur thermique.


2. Quelles sont les tendances du marché pour les plug-in et les électriques?

Selon les chiffres de la Febiac (Fédération Belge de l'industrie Automobile), les voitures hybrides (tous modèles confondus) ne représentaient guère plus de 10% des ventes de véhicules neufs sur les 10 premiers mois de 2020. Quant aux électriques, c'était à peine plus de 3%.


Oui, mais la tendance est à la hausse constante au fil des derniers mois. En 2019, on comptait moitié moins de parts de marché pour ces 2 catégories. Et vu la déferlante de nouveaux modèles à venir, inutile de préciser que ces tendances ne feront que s'accentuer.


3. Pourquoi une telle médiatisation des voitures plug-in et électriques alors qu'elles sont si chères et peu vendues?

La réponse est simple. Sous la pression des gouvernements du monde entier, et de l'Europe en particulier, les constructeurs doivent baisser, chaque année un peu plus, les rejets de leurs moteurs thermiques. C'est notamment le cas du CO2 mais pas seulement.


Si les constructeurs ne satisfont pas à ces règles européennes, ils encourent des sanctions financières particulièrement lourdes. Dès lors, pour parvenir à ces taux de plus en plus stricts, impossible de faire autrement que de passer par l'énergie électrique.


4. On parle de voitures "vertes" ou non polluantes, mais n'est-ce pas déplacer les sources de pollution?

Au niveau des rejets polluants, seules les voitures 100% électriques peuvent se targuer d'être à 0! Sauf évidemment au niveau des particules fines issues des freins et des pneus. Pour les hybrides rechargeables, la baisse de consommation des moteurs thermiques limite ces rejets. Mais pas dans la proportion annoncée par les constructeurs, nous y reviendrons.


Enfin, soulignons le fait que la production d'un véhicule électrique génère de grandes quantités de rejets polluants. La nature de la production de l'électricité pour son fonctionnement génère aussi, en amont, de la pollution. Produire de l'électricité à partir du charbon (et même du gaz) n'est pas la même chose qu'à partir de l'énergie nucléaire ou, bien évidemment, d'énergies renouvelables.

hybrides plug-in et électriques: rejets polluants
La production d'un véhicule électrique génère de grandes quantités de rejets polluants.


5. Quid des matériaux rares et difficiles à extraire, souvent sources de pollution et d'atteintes aux droits humains?

C'est une question qui revient souvent dans les mails reçus à la rédaction. Quid des conditions d'extraction des matériaux rares qui composent tous ces véhicules, tous ces moteurs électriques, toutes ces batteries? Il en va de même pour nos ordinateurs, nos appareils connectés ou nos téléphones.


Et il ne faut pas s'en cacher, c'est l'un des points les plus sombres de ces industries. Nous n'arrêterons pas la course à ces développements, c'est vrai. Mais des entreprises agissent déjà pour plus de transparence. C'est un sujet qui doit être débattu au niveau européen. Mais c'est à nous aussi, citoyens, de nous montrer attentifs et d'agir en connaissance de cause.


6. Quelles sont les différences de prix à l'achat entre les plug-in et les électriques?

La palette des prix est très large. Pour schématiser, disons que la voiture électrique est plus onéreuse que l'hybride rechargeable, elle même plus chère que l'hybride classique. Cette dernière étant plus coûteuse qu'un simple moteur thermique. De quel ordre? Prenons un exemple pour se faire une petite idée...


Chez Hyundai, le modèle Ioniq est vendu soit en hybride (€27.000), en hybride plug-in (€37.000) et en 100% électrique (€40.000). Si une version thermique existait, elle serait sans doute proposée aux alentours des 22.000 euros.


Autre exemple, chez Peugeot, une 208 de base coûte 16.000 euros quand sa sœur électrique (e-208) coûte le double. Les technologies sophistiquées et surtout les batteries expliquent ces écarts de prix. Pas étonnant dès lors que la majorité des véhicules plug-in et 100% électriques soient immatriculées en société.


7. Y a-t-il des différences en termes de coûts d'entretien pour les plug-in et les électriques?

Les voitures électriques seront ici les moins coûteuses puisque les pièces mécaniques sont moins nombreuses. Pas de moteur thermique à entretenir et les pièces d'usure comme les freins sont moins sollicitées puisque le moteur électrique joue une partie de ce rôle.


Quant au plug-in, ce sera plus ou moins équivalent à un moteur thermique classique. Rappelons que, pour ce poste particulier, c'est le diesel qui coûte le plus cher à entretenir. A marques et modèles équivalents évidemment.

plug-in et électriques: coûts d'entretien
En termes d’entretien, les voitures électriques sont moins coûteuses que les plug-in.


8. Quelles sont les différences de taxations?

Pour les voitures électriques, il n'y a plus de primes à l'achat comme ce fut le cas voici quelques années et même jusqu'en janvier 2020 en Flandre. Pour cette région, les véhicules électriques sont exemptés de taxe de mise en circulation (TMC) et de taxe de circulation.


En Wallonie et à Bruxelles par contre, la taxe de circulation est ramenée à un montant forfaitaire de €82,10 et la taxe de mise en circulation est fixée à €61,50. Toujours en Wallonie et à Bruxelles, les voitures hybrides et plug-in ne bénéficient pas d’abattements fiscaux pour les particuliers si ce n’est que leur fiscalité est calculée sur le nombre de kW du moteur thermique.


Comme pour l'électrique, les hybrides sont favorisés en Flandre grâce à une fiscalité orientée sur la consommation et l’impact du véhicule sur l’environnement. De plus, les voitures dont les émissions sont situées en dessous des 50g/km se voient dispensées de la taxe de mise en circulation et de la taxe annuelle.


Pour les voitures de société, c'est toujours 100% déductible pour les 100% électriques mais un peu moins pour les plug-in. Et encore : à certaines conditions depuis la réforme fiscale de l'an dernier. Nous vous renvoyons vers notre blog si vous souhaitez plus d'explications à ce sujet.


9. Quelles consommations pour les plug-in et les électriques?

Pour les électriques, une voiture de taille standard utilise environ 0,1 kWh par kilomètre parcouru. Sachant qu’un kWh consommé pour une recharge pendant les heures creuses revient à €0,20, on peut estimer que le coût de la charge sera de €2/100 km. Cela sans tenir compte de l'éventuelle présence de panneaux photovoltaïques et/ou d'un compteur bi-horaire.


Pour les plug-in hybrides, il faut tenir compte du mix énergétique. Pour l'électricité, ce sera un peu la même chose que pour une 100% électrique mais ici la batterie est beaucoup plus petite et donc moins coûteuse à recharger. Puisque c'est une hybride, il faudra l'alimenter en carburant, soit essence ou, plus rarement, en diesel.


La consommation effective d'un modèle plug-in type berline moyenne tournera autour des 3 à 5 litres/100 km. Lorsque la batterie du plug-in est vide, seul le moteur thermique consomme et cela peut atteindre facilement les 7 à 8 litres/100 km. Voire plus lorsqu'il s'agit de modèles SUV, plus massifs.

plug-in et électriques: consommations


10. Pourquoi les autonomies annoncées par les constructeurs ne sont pas toujours respectées?

Même avec les nouveaux cycles de mesures (normes WLTP), les consommations de toutes les voitures mises sur le marché sont souvent supérieures, dans la réalité, à celles enregistrées par les constructeurs. C'est encore plus vrai pour les hybrides plug-in. Les batteries sont sensibles au froid, au poids à transporter, à la manière de conduire mais aussi aux types de routes empruntées.


Pour faire simple, le pire pour une 100% électrique c'est de l'autoroute à 120 km/h avec un SUV chargé en plein hiver. Là, vous êtes assuré de perdre au moins 30% de l'autonomie annoncée. Par contre, avec un trajet (sub)urbain et en adoptant une conduite "relax" en été, il est possible de rejoindre et même dépasser les chiffres officiels.


11. Pourquoi les hybrides plug-in ne proposent que 30 à 50 km d'autonomie en "pure électrique"?

Parce que leurs batteries sont plus petites et fournissent donc moins d'autonomie que les modèles 100% électriques. Ceci dit, il ne faut pas s'acheter un plug-in hybride dans l'espoir de ne rouler qu'en électrique.


Vous pouvez le faire évidemment et même conserver la charge pour une utilisation ultérieure (dans un centre-ville par exemple) mais alors le moteur thermique consommera d'autant plus. En effet, un tel véhicule, du fait des batteries, est plus lourd qu'un modèle thermique et aura donc tendance à consommer plus. Pour profiter pleinement d'un plug-in hybride, hors autoroute, laissez faire le système de gestion de la voiture. L'électrique viendra en aide au moteur thermique, comme pour le soulager ou prendre sa place dans certaines phases de conduite.


La combinaison des deux permet alors de vraiment moins consommer. Mais à une seule condition: recharger le plus souvent possible les batteries. Et pas besoin d'avoir une installation spéciale à la maison. Une simple prise (si possible renforcée, ça coûte une centaine d'euros) vous permettra de recharger ce type de batterie en moins de 7 ou 8 heures. Le temps d'une nuit ou d'une journée au bureau.


12. Combien de points de recharge y a-t-il en Belgique? Quelle est leur répartition?

Aujourd'hui, il existe des milliers de points de recharge publics dans notre pays. Mais la répartition et la puissance de charge ne sont pas équitables sur tout le territoire. Les grandes villes et les zones densément peuplées sont mieux équipées.


Le problème concerne surtout les points de recharge avec des prises qualifiées de "rapides" (50 kWh et plus). Or c’est précisément de celles-là que la plupart des utilisateurs de voitures 100% électriques auraient besoin sur la voie publique.


De plus en plus d'applications et de fournisseurs permettent de gérer ce problème en vous offrant des outils pour planifier au mieux vos déplacements. Mais la peur de la "panne sèche" reste un souci quotidien pour ceux qui veulent parcourir de longues distances d'une traite en 100% électrique. L'idéal d'un point de vue économique c'est toujours de charger à la maison ou sur son lieu de travail.

plug-in et électriques: points de recharge


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