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Les constructeurs automobiles sont bien trop optimistes concernant l'autonomie des batteries, c'est un fait. Mais vous pouvez améliorer les choses!

Outre les tarifs élevés, le principal reproche fait aux véhicules électriques concerne leur autonomie. Et, par conséquent, la crainte de tomber en panne. Or, notre expérience nous a montré qu'avec quelques astuces, il est possible de voyager loin et sereinement à bord d'une "BEV"(*)…

Autonomie
Même en adoptant une éco-conduite, il est quasi impossible d’atteindre les valeurs annoncées...


Un constat pour débuter: les constructeurs automobiles, en général, sont bien trop optimistes concernant les autonomies annoncées. En effet, la norme officielle (WLTP*) n'est pas assez réaliste. C'est mieux que par le passé, certes, mais les tests officiels en laboratoires et sur route sont encore effectués hors des réalités quotidiennes des automobilistes.

Résultat, il n'est pas rare de consommer de 20 à 30% de plus que ce que vous pourrez lire sur la fiche technique de votre voiture! Il faut dire que les facteurs influençant la consommation des "BEV" (100% électriques) sont nombreux et particulièrement variables.


La taille de la batterie et de la carrosserie

Les premiers critères qui doivent retenir votre attention concernent la capacité de la batterie, mais aussi le type de carrosserie.

Les véhicules électriques (VE) vendus de nos jours promettent des distances variant de 150 à plus de 750 km. C'est évidemment lié à la batterie qui ira (en gros) d'une vingtaine de kWh à plus de 90 pour les grandes berlines/SUV… Avec un budget qui peut, lui aussi, passer du simple au septuple !

Autre facteur déterminant: le type de carrosserie. Vous savez qu'un VE est très lourd, du fait de ses batteries. Elle pèsent de 200 à 700 kg en fonction des modèles - et cela influence forcément la consommation. Mais vous gagnerez également en autonomie si vous optez pour une berline/un break plutôt que pour un SUV ou un van. Nous l’avons constaté au cours de nos essais.

Ainsi un châssis commun au sein d'une même marque, avec des batteries de même capacité, des poids quasi identiques, va pourtant avoir des différences de consommations de l'ordre de 20 à 50 % !

Autonomie
Une berline au profil aérodynamique peut consommer jusqu’à 50% de moins qu’un SUV ou un van !


Enfin, un facteur "technique" influençant l'autonomie : le nombre de moteurs. En effet, une "4 roues motrices" - donc au moins deux moteurs au lieu d'un seul - sera plus lourde et (souvent) plus puissante qu'une simple "2x2". Ce qui engendre une hausse de consommation pouvant atteindre les 20% !

Bref, pour aller plus loin, suivez cette formule:

Une voiture avec une batterie de +/- 60 kWh, aussi "légère" que possible, berline de préférence et en 2 roues motrices. Cela vous assurera déjà une autonomie des plus satisfaisantes… Sachant que l'automobiliste belge ne parcourt pas plus de 16.000 km/an soit moins de 30 km/jour selon l'institut Vias!


Le froid, l'ennemi numéro un

Par temps froid, la chimie des batteries est fortement ralentie. Les électrons sont moins mobiles. C’est pour cela que les cellules des batteries ont besoin d’être réchauffées. Une part de l’énergie embarquée par un VE est donc dépensée pour la maintenir à bonne température. Pour réguler ce phénomène, les constructeurs ont imaginé un système permettant la circulation d’un liquide "caloriporteur". Il n'empêche, le constat est là : dès que le mercure passe sous les 5 degrés, l'autonomie fond à vue d'œil.

Pour avoir une idée de ce que cela représente, vous pourrez parcourir ce test mené par nos confrères britanniques du magazine "WhatCar?". Ils ont testé, l'an dernier, une douzaine de VE pendant la période hivernale. Résultat, non seulement personne n'atteint les valeurs théoriques annoncées, mais la perte d'énergie due uniquement aux températures basses variait entre 10 à 20% selon les modèles. Ils rapportent que 3 modèles essayés l'été (entre 24 et 29 degrés) ont perdu, en moyenne, 18 % d'autonomie par rapport à ce test hivernal.

Froid et BEV ne font vraiment pas bon ménage ! (Source: Unsplash)


Notre conseil à ce sujet
:

Faites chauffer l'habitacle bien avant de démarrer. Sur une majorité de VE vous pouvez programmer l'heure du départ et la température souhaitée. Avantage, puisque le véhicule sera branché sur le secteur, la batterie sera à température idéale et n'aura plus à réchauffer l'habitacle. Ensuite, privilégiez - si possible - l'utilisation des sièges chauffants, surtout si vous êtes seul à bord. En effet, un siège chauffant consomme moins d'énergie qu'une ventilation prévue pour chauffer tout l'habitacle.


Effets néfastes de la canicule

Avec le réchauffement climatique, les températures frôlant les 40°C dans certaines contrées sont devenues monnaie courante. Et l'on sait aujourd'hui que c'est également une source de “stress" pour les voitures électriques et leurs batteries. La surchauffe des batteries peut non seulement affecter la recharge, mais aussi les performances globales du véhicule. Voilà pourquoi, en période chaude, voire caniculaire, il vaut mieux recharger la nuit, tôt le matin ou le soir.

Un conseil: privilégiez encore plus une conduite tout en douceur. Car en évitant les accélérations et les freinages brusques vous consommerez moins. Qui plus est, la batterie surchauffera aussi moins, il faudra donc moins la refroidir. Ainsi, vous gagnerez encore un peu d'autonomie. Un cercle vertueux !

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L'élément le plus important: vous!

Enfin, last but not least, c'est la façon de conduire qui fera gagner le plus en autonomie! Conduire sportivement et/ou rouler au-delà de 120 km/h sur autoroute augmentera drastiquement les consommations.

Nos différents tests montrent que rouler à 100 km/h au lieu de 120 peut vous faire gagner jusqu'à… 30% d'autonomie. Et donc de recharger moins souvent. Or, une recharge sur votre trajet vous "coûtera" du temps, mais aussi de l'argent puisque le prix à la pompe peut atteindre 1€ le kWh dans les stations hautes puissantes des aires d'autoroutes.

À l'inverse, en ville, grâce aux phases de ralentissement qui assurent de la récupération d’énergie et à la vitesse moindre, les kilomètres s'enchaîneront sans (trop) faire baisser la jauge d'autonomie. La montagne sera, à l'inverse, un terrain défavorable à moins de bien gérer les phases de récupération lors des descentes.

Heureusement, la technologie pourrait vous aider car de nombreux véhicules (leurs systèmes GPS pour être précis) tiendront compte du relief des routes empruntées pour optimiser la gestion de l'énergie telle que la récupération d'énergie par freinage automatique avant un virage ou un rond-point… On n'arrête pas le progrès!

Le genre de “détail” qui va considérablement augmenter la consommation.


Le cas particulier des PHEV

Si notre dossier est centré sur l'autonomie des BEV* (véhicules 100% électriques), il est intéressant de se pencher aussi sur l'autre technologie en vogue dans les parcs d'entreprises: les plug-in ou PHEV*. Ces derniers mixent un moteur thermique secondé par un moteur électrique. Première question: pourquoi ces véhicules ne proposent que 30 à 100 km d'autonomie en mode pure électrique? Parce que leurs batteries sont plus petites et fournissent donc moins d'autonomie que les modèles 100 % électriques.

Cela dit, il ne faut pas opter pour un plug-in hybride dans l'espoir de ne rouler qu'en électrique… Sauf si vous ne comptez faire que des trajets courts de +/- 20 à 80 km et bénéficiez d’une belle taille de batterie et d’un parcours emprunté optimal (l'autoroute étant bien plus énergivore que la ville). Dans ce cas, vous rechargerez avant et après votre trajet et vous ne verrez pas souvent la pompe à essence!


Recharger le plus souvent possible

Mais si vous devez parcourir 50 km et plus d'une traite, laissez alors le système embarqué gérer tout cela à votre place… Après avoir pris soin de passer en mode hybride! En effet, la plupart de ces PHEV démarrent sur le mode 100% électrique et fonctionnent jusqu'à ce que la batterie soit vide. Pour de plus longs trajets, mieux vaut donc être sur le mode hybride qui utilisera l'électrique pour "soulager" le moteur thermique. La combinaison des deux permet alors de moins consommer de carburant.

A une seule condition néanmoins: recharger le plus souvent possible les batteries. À noter aussi qu'il existe une fonction qui permet de conserver la charge de la batterie pour une utilisation ultérieure (pour un centre-ville par exemple), mais alors le moteur thermique consommera plus. En effet, un tel véhicule, du fait de ses batteries, est plus lourd qu'un simple modèle thermique et donc, aura tendance à consommer plus.


(*) Petit abécédaire :

Beaucoup d'abréviations dans le monde automobile en général et celui lié à l'électricité en particulier. Voici quelques définitions et des liens pour en savoir plus…

  • mHEV : Mild Hybrid Electric Vehicle (hybride non rechargeable)
  • PHEV: Plug-In Hybrid Electric Vehicle (hybride rechargeable)
  • BEV : Battery Electric Vehicle (100% électrique)
  • FECV : Fuel Cell Electric Vehicle (Pile à combustible / hydrogène)
  • WLTP: Depuis le 1er septembre 2017 l’homologation WLTP (Worldwide harmonized Light vehicles Test Procedure), est en vigueur pour les nouveaux modèles de véhicules. Ce dernier remplace progressivement le protocole NEDC (New European Driving Cycle), référence depuis les années 1990, mais aujourd'hui obsolète. Depuis le 1er janvier 2019, toutes les valeurs de référence publiées sont exclusivement des données WLTP.