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Moteurs thermiques (essence et diesel) seront interdits à Bruxelles.

Les autorités bruxelloises ont récemment décidé de bannir tous les moteurs thermiques d’ici 2035 et, concernant le diesel, dès 2030. Une décision abrupte prise sans aucune concertation avec l’ensemble des acteurs de la mobilité.

Petite Ceinture à Bruxelles
Moteurs thermiques bientôt plus les bienvenus dans la capitale.

Que des efforts doivent être accomplis par tous pour limiter la pollution et les émissions de gaz à effets de serre, personne n’en disconvient plus. Il n’empêche, décréter un tel bannissement, dans un délai aussi serré, relève d’un manque total de considération pour les entreprises et les citoyens. Les plus fragiles économiquement en premier lieu, quand on sait que l’âge moyen du parc automobile belge tourne autour des 9 ans!

En voulant supprimer les moteurs thermiques, diesel et ensuite essence, le gouvernement bruxellois n’admet aucune exception. Le CNG (gaz naturel), le LPG? Les nouveaux carburants synthétiques en plein développement? Les progrès constants réalisés sur les moteurs essence et diesel? Tout cela est balayé d’un revers de la main. Idem en ce qui concerne les véhicules hybrides et hybrides rechargeables.

Pour répondre aux vœux des instances bruxelloises, il faudra donc passer au 100 % électrique. Nos enquêtes démontrent pourtant que l’infrastructure de recharge en Belgique n’est pas à la hauteur. La réalité, c’est qu’à Bruxelles aujourd’hui il y a moins de 200 bornes de recharge publiques disponibles. Normalement, la ville compte en proposer 250 (500 points de recharge) d’ici la fin de cette année et... 11.000 d’ici à 2035. Qui peut y croire? Mais il y a pire, car même avec autant de bornes publiques, quid de tous ceux qui habitent en appartement ou à un endroit où il n’y aura pas de point de recharge? Devront-ils définitivement abandonner leur voiture s’ils habitent à Bruxelles?

bornes électriques
Vers une électrification à sens unique?

De plus, les solutions alternatives à la voiture demandées depuis très longtemps (RER, extension du métro, budget mobilité...) prendront encore plusieurs années avant d’être opérationnelles.

Enfin, qu’en est-il de la capacité de notre pays à fournir suffisamment d’électricité pour charger ces centaines de milliers de véhicules 100 % électriques? De nombreux experts alertent déjà sur le probable déficit suite à l’arrêt de nos centrales nucléaires.

Touring regrette donc vivement cette prise de décision unilatérale qui n’a tenu compte d’aucun des arguments décrits ici. Il faut agir, certes, mais certainement pas dans la précipitation et le déni de la démocratie.