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BMW réussit à faire entrer son blason M dans l’ère électrique par la grande porte. Cette i4 M50 s'affiche comme la plus intéressante à conduire.


Après les SUV iX, BMW ajoute une berline électrique à son offre. L’i4 n’est autre que la version électrique de la BMW Série 4 Gran Coupé. Surtout, c’est le premier modèle électrique à porter le blason M dans sa déclinaison M50. De quoi relever un peu plus encore les attentes à son sujet.

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Directement dérivée de la BMW Série 4 Gran Coupé.


La BMW I4 en résumé

Longue de 4,79 mètres, la BMW i4 s’apparente à une Série 4 Gran Coupé. Elle en conserve les proportions et le design, y compris les grands naseaux à l’avant (ici remplacés par des éléments en plastique). L’habitabilité est correcte à toutes les places. Même si les plus grands devront peut-être courber l’échine à l’arrière en raison de la garde au toit plongeante. Le coffre, accessible via un large hayon, affiche une contenance de 470 litres. Il est extensible à 1.290 litres en repliant la banquette en trois parties.

Le tableau de bord se distingue de celui de sa sœur à moteurs thermiques par un double écran intégré sous un même élément incurvé vers le conducteur. La plus puissante des i4, la M50 essayée, adopte deux motorisations délivrant ensemble 400 kW et 795 Nm. Plus que les performances elles-mêmes, c’est la sportivité globale de la voiture qui impressionne sur la route. Cette électrique produit un feeling très naturel grâce notamment à une direction à la précision chirurgicale et la réactivité de ses moteurs, alors que la répartition entre les essieux permet une redoutable efficacité. Avec une moyenne de 21,8 kWh/100 km lors de notre essai plutôt dynamique, on peut envisager près de 400 km d’autonomie réelle.

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Les berlines électriques pointent enfin le bout de leur calandre.


Le segment

La principale concurrente toute désignée de cette i4, c’est évidemment la Tesla Model 3. Une sacrée référence, qui excelle aussi bien dans ses performances que dans sa gestion de l’énergie. Elle est sans conteste le modèle "à abattre". Pour le reste, les berlines électriques ne sont pas encore légion. Mais on peut également citer la Polestar 2, qui met surtout sa puissance au service du confort plutôt que des performances.

Le pack sportif “M” ajoute du caractère au modèle.


Ce qui change

L’i4 est la première berline électrique de BMW. Elle s’apparente à une Série 4 Gran Coupé. Techniquement, elle repose sur la même plateforme qu’une Série 3 ou 4 traditionnelle. Mais la batterie insérée dans le plancher sur l’empattement a permis d’abaisser quelque peu le centre de gravité et de redistribuer l’équilibre des masses.

Une (très) large calandre qui fait beaucoup parler d’elle. Et vous, pour ou contre?


Design

Esthétiquement, l’i4 reprend la face avant de la Gran Coupé à l’identique, si ce n’est que la calandre est désormais pleine, en plastique ; un moteur électrique nécessitant nettement moins de refroidissement qu’un moteur thermique. La partie arrière plongeante est identique, et on retrouve des feux LED à l’avant comme à l’arrière. La version d’entrée de gamme eDrive 40 adopte des inserts bleutés dans le bouclier et les bas de caisse latéraux. Tandis que le pack sportif M optionnel (et de série sur la M50) les fait disparaître en adoptant un look plus musclé.


Intérieur

L’habitacle s’éloigne un peu plus de celui d’une Série 4 Gran Coupé. La partie inférieure du tableau de bord est identique, mais toute la partie supérieure a été redessinée. Elle intègre ainsi un large bandeau incurvé vers le conducteur composé de deux écrans. Le premier, de 12,3 pouces, affiche l’instrumentation numérique et les informations de conduite. Avec, bien sûr, la possibilité de personnaliser le tout. Le second, de 14,9 pouces, est tactile pour commander le multimédia et les paramètres du véhicule.

Il embarque le nouveau système connecté OS8 de la marque qui fait la part belle à la connectivité d’une part, et aux Apps d’autre part. Il est en effet possible de l’enrichir des applications pour smartphone les plus courantes, tels que Spotify par exemple, pour jouer sa propre playlist sans avoir recours à une connexion smartphone. Notons que si tout peut se piloter via l’écran, BMW a eu la bonne idée de conserver également la molette rotative iDrive sur la console centrale. C’est plus pratique en conduisant.

Aux places arrière, l’espace au niveau des jambes est plutôt généreux, mais celui à la tête est logiquement contraint par une chute de toit prononcée. Cela ne posera pas de problème jusqu’à 1,80 m, mais au-delà… Derrière les passagers, le coffre affiche 470 litres de contenance. Il est extensible à 1.290 litres en repliant la banquette en 3 parties, ce qui libère un plancher pratiquement plat. Notons également que par rapport à ses concurrentes citées plus haut, la BMW offre l’avantage d’un hayon pratique.


Équipements

Si la BMW i4 est plutôt bien dotée de base, un épais catalogue d’options permet de personnaliser le modèle. L’équipement de série comprend les phares LED à l’avant et l’arrière, le hayon électrique, le BMW Live Cockpit Navigation Plus, les sièges et volant sport, la climatisation automatique, la caméra de recul et le régulateur de vitesse adaptatif. En ce qui concerne la technique, la pompe à chaleur est fournie de série pour optimiser le chauffage et le préconditionnement de l’habitacle. Il améliore aussi l’efficacité énergétique globale du véhicule. Le chargeur en courant alternatif de 11 kW est également de série.

La version M50 essayée ajoute le kit carrosserie M, les suspensions M adaptatives, la direction sport variable et les freins M Sport. Il faudra en revanche toujours recourir au carnet d’options pour profiter d’autres options. Ainsi du chargement sans fil pour smartphone, de l’accès confort, des feux de route automatiques ou de l’afficheur tête-haute dans le pare-brise, très détaillé au demeurant.


Sous le capot

Sous le capot n’est peut-être pas le titre de rubrique tout à fait exact pour cette i4. "Sur les essieux" semble plus approprié. C’est en effet là que se situent les deux moteurs. L’un de 190 kW (258 ch) envoyant sa puissance aux roues avant, le second de 230 kW (313 ch) desservant l’essieu arrière. Ensemble, ils délivrent une puissance combinée de quelque 400 kW (soit 544 ch), doublée d’un couple de 795 Nm, et assurent une transmission intégrale. Voilà pour la M50. La plus modeste eDrive 40 se montre plus raisonnable, ne conservant que le seul moteur arrière dans une version portée à 340 ch. Dans tous les cas, l’alimentation en électricité est assurée par une batterie de 80,7 kWh nets.

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4 roues motrices pour la M50, 2 pour la version eDrive 40.


Sur la route

Voilà évidemment le point sur lequel cette i4 est attendue au tournant, sans mauvais jeu de mot. Avec la réputation de dynamisme et de plaisir de conduite qui la précède, la première berline BMW électrique n’a pas droit à l’erreur. La base technique issue des Série 3 et 4 est déjà la promesse d’un comportement routier engageant. Mais les ingénieurs semblent avoir encore affûté les réglages pour rendre la direction encore plus réactive et incisive.

L’intégration de la batterie dans l’empattement a permis d’abaisser le centre de gravité de quelques millimètres, et de redistribuer l’équilibre de l’auto entre les essieux, désormais presque parfait (48-52%). Tout cela participe à faire de cette i4 M50 l’électrique la plus amusante du moment à conduire sportivement. La plus efficace aussi, grâce à la répartition instantanée de la puissance et du couple entre chaque essieu. Les virages rapides sont enchaînés avec beaucoup d’efficacité, et la voiture reste très stable sur ses appuis en toutes circonstances, malgré un poids costaud (2.215 kg dans le meilleur des cas).


Performances

Les performances pures sont évidemment à la hauteur du blason M: 3,9 secondes pour passer de 0 à 100 km/h. Et si la vitesse de pointe est bridée à 225 km/h, ce qui étonne le plus à haute vitesse, c’est la pêche et la réactivité intacte des moteurs. Là où certaines électriques ont tendance à "s’étouffer" passé les 120 ou 130 km/h, cette i4 continue à pousser de plus belle jusqu’à ce que la bride électronique entre en action. Cela ne servira à rien en Belgique, certes, mais cela démontre l’efficacité de la technologie électrique de BMW. Quant au confort, les suspensions pneumatiques ne sont pas de trop pour adoucir un peu la fermeté du toucher de route, très germanique.

La BMW i4 M50 fait preuve d’un tempérament digne de son blason M.


Consommations

Dans cette version M50, BMW annonce une consommation moyenne comprise entre 18 et 22,5 kWh/100 km en fonction des équipements retenus, promettant ainsi de 416 à 521 km d’autonomie. Une valeur plutôt réaliste puisque nous avons relevé 21,8 kWh/100 km lors de notre essai alternant les styles et modes de conduite (sport, confort, éco…), les parcours (montagne, plat) et les routes (avec une pointe de vitesse sur autoroute puisque nous étions en Allemagne).

Dans le cadre d’un usage quotidien "en bon père de famille", il semble donc possible de descendre sous les 20 kWh/100 km. Surtout si l’on tire parti de l’excellente régénération de l’énergie. Cette i4 est dotée d’un dispositif de régénération prédictif, qui se base sur les données GPS et les capteurs du véhicule pour anticiper les changements de direction et les décélérations dues au trafic, et optimiser ainsi la récupération d’énergie. Si BMW n’est pas le seul à offrir une telle fonction, le dispositif du constructeur semble le plus doux et progressif dans sa mise en œuvre, ce qui participe au confort de marche.

Quant à la charge, elle peut se faire jusqu’à 200 kW en courant continu, pour récupérer 80% d’autonomie en 30 minutes. Notons par ailleurs que la version eDrive 40 se montre notablement moins gourmande sur papier (16,1-19,1 kWh/100 km WLTP), assurant ainsi jusqu’à 590 km loin d’une prise.

Pour une autonomie maximale, c’est vers la version plus modeste eDrive40 qu’il faudra se tourner.


Budget

75.900 euros: voilà le prix de la BMW i4 M50 dans notre pays. Cher? Pas tellement en fait, compte tenu de sa puissance et de ses performances supérieures à la M3 facturée près de 10.000 euros plus cher (85.600 euros). Une différence qui se creusera encore à l’usage, où cette i4 profitera de jolis cadeaux fiscaux (taxes nulles ou réduites, déductibilité pour professionnels maximale). En revanche, c’est aussi 12.000 euros plus cher qu’une Tesla Model 3 Performance tout de même. Quant à la version eDrive 40 à 60.800 euros, elle est elle aussi un peu plus cher que la concurrence, qu’elle soit américaine (Model 3 Grande Autonomie: 56.990 €) ou sino-suédoise (Polestar 2 Long Range Dual Motor: 53.900 €).


Conclusion

BMW réussit à faire entrer son blason M dans l’ère électrique par la grande porte. Cette i4 M50 intègre tous les préceptes de la marque en termes de dynamisme et de réactivité, et se montre sans doute l’électrique la plus intéressante à conduire actuellement sur le marché.


Fiche technique BMW i4 M50

  • Moteur: Double, électrique, 400 kW, 795 Nm
  • Transmission: aux quatre roues
  • Boîte: automatique monorapport
  • L/l/H (mm): 4.783/1.852/1.448
  • Poids à vide (kg): 2.215
  • Volume du coffre (l): 470
  • Batterie(kWh): 83,9
  • Autonomie (km): 510
  • 0 à 100 km/h (sec.): 3,9
  • Vitesse maxi (km/h): 225
  • Conso mixte (kWh/100 km): 19-24
  • Prix (€): 73.000

Les atouts

  • Tempérament fidèle au blason M (M50)
  • Autonomie prometteuse (eDrive40)
  • Look plus consensuel que le SUV iX
  • Aspects pratiques (hayon) et modularité préservés

Les points faibles

  • Signature sonore fatigante
  • Commandes tactiles
  • Tarif qui reste très élitiste
  • Charge moins rapide qu’une Tesla (250 kW)