Touring: la suppression de 65.000 places de stationnement isolera encore plus Bruxelles

Bruxelles, le 4 mars 2021. Le gouvernement bruxellois planche sur un arrêté visant à supprimer encore 65.000 places de stationnement dans les rues et sur les places de la Région de Bruxelles-Capitale. Le raisonnement? Moins il y aura de places de parking disponibles, moins il y aura de personnes qui se rendront à Bruxelles en voiture, et moins il y aura de Bruxellois qui se déplaceront en voiture.

Selon Touring, non seulement ce plan arrive beaucoup trop tôt, mais il est aussi basé sur un inventaire obsolète. "Nous sommes favorables à la réduction du nombre de voitures en ville, mais il faut alors proposer une bonne alternative. Ce n’est pas le cas pour l’instant, certainement pas pour les navetteurs et les autres visiteurs qui se rendent dans la capitale. Nous craignons que l’acharnement anti-voitures du gouvernement bruxellois mette en péril la vie économique et le commerce à Bruxelles. Ces derniers sont justement des atouts à mettre en avant aujourd’hui."

"Avec sa politique de mobilité, la Région veut redistribuer l’espace disponible, en partant du principe qu’il y a beaucoup trop de place pour la voiture. Tout cela est bien beau, mais on ne peut pas transformer la capitale de l’Europe en un Chevetogne." Touring ne peut pas prendre au sérieux le plan de stationnement du gouvernement bruxellois, car il est basé sur des données obsolètes. "Le plan parle par exemple de 530.000 véhicules immatriculés dans la Région. C’est faux. Il y en a 583.993, en comptant les utilitaires légers. À cela s’ajoutent encore 36.256 motos qui ont aussi besoin de places de stationnement, ce qui donne un total de 620.249 véhicules.

Ce n’est pas tout. Les constatations de la surface disponible pour les véhicules, les cyclistes, les piétons et les transports en commun sont basées sur des chiffres de 2014. Il en va de même pour l’inventaire du nombre de places de stationnement disponibles, en surface et en sous-sol.

Avec ces chiffres obsolètes, il est impossible de mener une politique judicieuse. Le nombre de places de parking en surface disponibles a fortement baissé entre 2014 et 2020 (petite ceinture, pistes cyclables, élargissement des trottoirs, zones piétonnes, etc.). Et cette suppression de places de stationnement en surface n’a pas été compensée par la création de nouvelles places ailleurs. C’était pourtant l’intention initiale, mais dans le nouveau plan de mobilité Good Move, il n’en est plus question.

Touring estime qu’avec ce plan, Bruxelles se replie sur elle-même, sans tenir compte des navetteurs et autres visiteurs. "Ces usagers n’ont souvent pas d’autre choix que de se déplacer en voiture: des alternatives efficaces, fiables et rapides ne sont pas encore au point. Le réseau express régional ne sera achevé que dans cinq ans et l’extension du métro n’est pas encore pour aujourd’hui, à supposer que ce projet se concrétise un jour. Il n’y a pas assez de zones ‘park & ride’ gratuites pour rendre la combinaison des transports en commun et d’autres moyens de transport plus attrayante. Ces zones P&R devraient être prévues aussi bien dans la Région qu’en dehors.

Et enfin, il faut beaucoup plus de parkings pour vélos sécurisés. Les autoroutes cyclables sont en plein développement et sont encore loin d’être disponibles."

"Pour toutes ces raisons, nous estimons qu’il est trop tôt pour supprimer autant de places de stationnement. Ce plan aura pour effet que davantage d'usagers vont délaisser la ville. Une fois de plus, les automobilistes navetteurs, les visiteurs, les touristes et les hommes et femmes d’affaires sont discriminés."