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Caméras intelligentes: elles sont partout!

Les caméras de surveillance de type ANPR se multiplient dans notre pays. Préventifs ou répressifs, ces bijoux de technologie n'ont pas fini de nous surprendre. À quoi servent-elles et comment fonctionnent-elles? Mode d'emploi.

 

Depuis le 1er juillet, des arrêtés royaux permettent aux nouvelles caméras "ANPR" de constater une ribambelle d'infractions. Avec, en plus, à la clé, des amendes plus élevées. Dans un article sur le même sujet, nous expliquions qu'il ne faut pas confondre ces nouvelles caméras "intelligentes" et les radars automatiques. Nous nous attarderons ici sur le fonctionnement de ces fameuses caméras et ce qu'elles sont capables de faire. Vertigineux à vrai dire...

Comment ça fonctionne?

L'ANPR (Automatic Number Plate Recognition) combine deux caméras: l'une couleur et l'autre à infrarouge. Ce duo permet d'enregistrer l'environnement global (caméra "classique") et la plaque d'immatriculation (infrarouge). L'infrarouge permet en effet de pallier les risques d'interférences comme l'obscurité, la pluie, la neige, les projections d'eau, etc. Les données de la plaque d'immatriculation sont analysées par un logiciel de reconnaissance alphanumérique et comparées à des bases de données officielles. Évidemment, tout cela est strictement réglementé, notamment pour éviter tout abus concernant la vie privée.

Statique ou dynamique

Ces caméras ont commencé à être connues du grand public lorsque des reportages ont été publiés à propos de voitures de police qui arpentaient les rues de grandes villes. Ce faisant, un seul équipage pouvait contrôler un très grand nombre de véhicules, soit en stationnement, soit même en déplacement. Ces voitures sont généralement équipées de 4 caméras: 2 à l'avant et 2 à l'arrière, de chaque côté du véhicule pour un balayage complet de la rue. Les services gérant les zones de parking (dépendant alors des communes) se servent également de ce type de caméra. Tout cela, ce sont des caméras "dynamiques". Mais la véritable explosion de ces engins est liée à leur utilisation "statique" le long de nos routes et autoroutes. Montées au-dessus des ponts, sur des mâts fixes et parfois sur des dispositifs roulants pour être déplacés rapidement d'un endroit à un autre.

Calculer, constater mais aussi sanctionner

Les caméras de type ANPR peuvent servir à de nombreuses missions. Parmi celles-ci:

  • Les relevés pour statistiques: ces caméras mesurent la densité du trafic, distinguent les camions des voitures ou des deux-roues. Elles peuvent aider les autorités à mieux gérer les flux de circulation en fonction des horaires, des travaux, etc. Autre exemple: la société des autoroutes wallonnes (Sofico) s'en servira notamment pour identifier les différents camions, camionnettes et autres véhicules "professionnels" à l'entrée des parkings. Cela permettra de tenir au courant, en temps réel, les chauffeurs des emplacements disponibles.
  • Constater et sanctionner: depuis le 1er juillet, ces caméras peuvent donc constater toute une liste d'infractions. Notamment le fait de circuler à contresens dans une rue à sens unique, s'engager dans un carrefour en sachant qu'on y sera immobilisé et donc bloquer le trafic, bloquer un rond-point... Ou encore ne pas respecter un panneau de signalisation, enfreindre les interdictions de dépassement, etc.
  • D'autres infractions. Selon plusieurs médias, lors de la rédaction des arrêtés royaux relatifs à ces caméras, il avait été envisagé d’élargir leur utilisation à la lutte contre le GSM au volant ou le non-port de la ceinture de sécurité. Mais ces projets ont été (provisoirement) abandonnés car la technologie n’est a priori pas encore au point. L'issue semble toutefois inéluctable, ce sera au futur ministre fédéral de la Mobilité de régler ces dossiers. Bref, affaires à suivre!
  • Zones à basses émissions et péages urbains. Depuis plusieurs années, de nombreuses villes ont mis en place des zones à basses émissions et interdit ainsi leur accès aux véhicules les plus polluants. En Belgique, ce fut le cas d'Anvers, suivi de Bruxelles. Pour contrôler ces flux de trafic, ce sont ces mêmes caméras ANPR qui officient. Et les récentes discussions autour de la formation du gouvernement bruxellois ne laissent aucun doute: ces caméras serviront un jour à faire payer une taxe kilométrique pour circuler dans Bruxelles.