En France, les stations de péage des autoroutes commencent à disparaître progressivement pour céder la place au système de “flux libre”. De quoi s’agit-il et comment acquitter le péage sur les autoroutes où le système est déjà d’application?
Rappelons d’abord comment est née cette idée de faire payer l'accès aux autoroutes françaises ainsi qu'à certains tronçons espagnols et italiens. C'est simple: ces pays ont sous-traité la gestion des autoroutes à des entreprises privées, qui veulent voir leur travail rémunéré.
En Belgique et aux Pays-Bas (*), c'est l'État qui assure la gestion des autoroutes. L'usager en paye le prix via sa taxe annuelle. Le défaut du système apparaît tout de suite: que vous rouliez peu ou beaucoup, vous êtes redevable d'une somme fixe. Sur les autoroutes françaises, en revanche, vous payez en fonction de votre utilisation. À cet égard, le système de nos voisins est plus équitable.
(*) Nous ne parlons ici que du transport de personnes. En ce qui concerne les marchandises, les Pays-Bas et la Belgique possèdent aussi un régime de péage.
Le péage en flux libre
Autrefois, toutes les stations de péage en France étaient desservies par un employé de l'exploitant qui évaluait la somme à régler, selon le poids et/ou les dimensions de votre véhicule. Un motocycliste paie moins cher qu'un automobiliste. Et celui-ci voit sa note augmenter encore s'il tracte une caravane. C'est logique: les différents types de véhicules n'usent pas la chaussée au même rythme.
Aujourd'hui, la plupart des stations de péage identifient automatiquement le type de véhicule à l'aide de caméras et de radars. Le montant à payer s'affiche instantanément à l'écran, et l'usager peut payer avec sa carte de crédit ou de débit. Il existe aussi des paniers automatiques qui acceptent les espèces.
Mais l'automatisation ne s'arrête pas là. Sur certaines autoroutes, les cabines de péage avec barrière ont déjà cédé la place à des portiques. Il s'agit de structures métalliques qui enjambent la route comme un pont.
Les ouvrages sont munis de caméras et de capteurs capables de lire les plaques d'immatriculation par tous les temps, de déterminer les dimensions du véhicule et d'enregistrer le trajet accompli. Autrement dit, toutes les informations nécessaires pour établir la facture sont désormais générées et tenues automatiquement. L'usager de la route n'est plus obligé de s'arrêter. C'est pourquoi ce système de péage sans barrière est appelé "flux libre" ou Free flow.
Flux libre: comment payer?
Lorsque vous entrez sur une section d'autoroute Free flow, vous en êtes clairement averti par un signal spécifique:
En tant qu'automobiliste, vous êtes aussi censé savoir que ce tronçon n'est pas gratuit. Vous allez devoir payer d'une manière ou d'une autre. Sur l'A79, le règlement est toujours possible avec une carte ou du cash, via une des bornes que vous trouverez sur les parkings de cette partie d'autoroute.
Vous pouvez aussi vous arrêter dans un des 4.000 tabacs du réseau Nirio (Groupe FDJ) qui offrent actuellement cette possibilité (www.nirio.fr/trouver-point-de-vente). Attention: le paiement doit intervenir dans les 72 heures qui suivent l'utilisation de la voie rapide.
Il est clair que ces deux options annulent le bénéfice du système Free flow. En effet, il faut toujours s'arrêter pour payer.
Mais il existe un moyen plus pratique: payer en ligne à l'exploitant. Pour les trajets entre Paris et la Normandie (A13-A14) ainsi qu'à la sortie 36 Boulay (A4), il s'agit de Sanef. Dans le centre de la France, sur l'A79, départements Saône-et-Loire et Allier, l'exploitant est Aliae.
Sur leurs sites web, vous pouvez relier votre numéro de plaque à une carte de crédit. Le montant dû sera automatiquement prélevé à la fin du mois. N'oubliez pas d'enregistrer votre véhicule auprès des exploitants autoroutiers concernés. Y compris si vous n'habitez pas en France.
Payer avec le badge de télépéage Fulli
Si vous avez déjà un badge de télépéage Fulli, vous n'avez plus à vous soucier de la disparition des stations de péage. En effet, les caméras et les capteurs des portiques Free flow ne se contentent pas de lire les plaques d'immatriculation. Ils reconnaissent aussi les badges de péage Fulli et enregistrent le véhicule porteur ainsi que la distance accomplie.
Comme pour les péages classiques, chaque kilomètre parcouru est comptabilisé en arrière-plan, facturé une fois par mois et automatiquement prélevé par domiciliation. En d'autres termes, le paiement est automatique sur les autoroutes avec ou sans stations de péage.
Bon à savoir: le badge Fulli fonctionne également sur les autoroutes espagnoles, portugaises et italiennes. En tant que client Touring, vous pouvez obtenir un badge de télépéage gratuit. Une petite redevance vous sera demandée en plus du prix total, mais seulement pour les mois où vous utilisez le péage.
Transition graduelle
Le passage au système de flux libre se fait graduellement, en plusieurs étapes. Ces deux dernières années, des portiques ont pris place au-dessus des autoroutes A13 et A14. C'est seulement à la fin de cette année que l'on commencera à démonter les cabines de péage existantes. Dans cette opération par phases, on utilisera les bandes libres à côté de l'endroit où se trouvent actuellement les postes. Pendant quelques années, les usagers de la route franchiront les péages à vitesse réduite pour garantir la sécurité des acteurs du chantier.
En 2027, toutes les stations de péage entre Paris et la Normandie auront disparu. Les autoroutes retrouveront alors leur largeur normale. À ce stade, les autorités françaises auront atteint un de leurs derniers objectifs dans la région Paris-Normandie: rendre 28 hectares de surface à l'environnement naturel.