Essai Kawasaki Z H2 à Las Vegas. Une moto de 200 ch avec compresseur testée sur la voie publique et sur circuit.
Kawasaki n'a pas choisi la facilité. Nous avons pu tester de trois manières différentes la nouvelle Z H2 de 200 ch. La marque n'a pas non plus hésité à relever un défi. Tant mieux: quand on essaie une moto de 200 ch, il s'agit aussi de savoir si elle est vraiment utilisable.
Essai en trois parties
Le premier volet du test avait pour cadre un circuit fermé sur le site du Las Vegas Motor Speedway. Imaginez un circuit de rue, avec un revêtement pas toujours lisse, dans un espace dégagé et entièrement fermé, curbstones et pitlane compris.
Ensuite, nous sommes passés à l'ovale du Vegas Motor Speedway. Tout le monde connaît ses virages relevés et les traces de pneus laissées par les Nascars qui heurtent le mur. De quoi réfléchir lorsque vous sortez d'un virage à 220. Troisième étape, enfin, l'essai classique sur la voie publique. Pour autant que l'on puisse qualifier de classique la traversée du parc national américain Valley of Fire.
Principales nouvelles caractéristiques
- Précisons d'emblée: la Z H2 n'est pas une version allégée de la Ninja H2, la GT supersonique de Kawasaki. La Z H2 combine le style Sugomi de la série Z de Kawa, la technologie de suralimentation et une panoplie de caractéristiques propres au modèle. Commençons par jeter un coup d'œil sur ce qui distingue la nouvelle Kawasaki:
- Quatre cylindres en ligne 998 cc avec compresseur - 200 ch et 137 Nm
- Supernaked, style Sugomi
- Poignée d'accélération électronique
- Cadre en treillis tubulaire
- Embrayage assisté/à glissement
- Tableau de bord TFT avec connectique smartphone
- Antipatinage, contrôle de lancement, régulateur de vitesse, 4 modes de conduite, ABS
- Quickshifter
- Étriers de freins Brembo Monobloc
- Éclairage LED devant et derrière
Agréable surprise
La première partie de notre essai s'est déroulée sur le circuit très atypique du complexe Las Vegas Motor Speedway. D'emblée, la Z H2 surprend agréablement. En toute honnêteté, nous ne nous attendions pas à un tel résultat à ce stade. Sur une moto qui constitue une évolution d'un modèle précédent, on sait toujours plus ou moins à quoi s'attendre. Mais la Z H2 n'a pas de prédécesseur. Sur la base de notre expérience avec la Ninja H2 et des photos dont nous disposions, nous nous faisions une autre image de la Z H2: une certaine lourdeur et des accélérations plus brutales. Naturellement, avec ses 238 kg, la 1.000 cc ne survole pas le circuit comme une 600 supersport. Pourtant, la surprise est agréable. 200 ch sur un circuit, c'est toujours une garantie de sensations.
Puissance omniprésente
La Z H2 répond à tous égards aux besoins du pilote que nous sommes, non-compétiteur fréquentant régulièrement les circuits. La garde au sol s'est toujours montrée suffisante. Si la deuxième séance d'essai s'est faite à plus vive allure (pour nous comme pour les autres testeurs), c'est parce que nous connaissions mieux le véhicule et le circuit. Nous n'avons rien changé aux réglages de suspension. La Kawa se montre parfaitement prévisible, en conduite sportive normale sur circuit mais aussi quand elle est poussée dans ses retranchements. Un vrai régal.

Compresseur
Autrement dit, le motard sent la moto et sait ce qu'il peut faire ou non. Le bloc affiche aussi un excellent comportement à vitesse modérée, presque aussi linéaire qu'un moteur électrique. La puissance est disponible à tout moment quel que soit soit le régime. En effet, un compresseur (ou supercharger) ne fonctionne pas comme un turbo. Entraîné par l'arbre à cames, il intervient à tous les régimes moteur.

Changements de rapport rapides
Que ça va vite! Si vous ne relâchez pas la poignée de gaz, la roue avant quitte le bitume dans les trois premiers rapports. Quelle sensation que de solliciter en pleine accélération le quickshifter (qui fonctionne très bien) pour recoller la roue au sol sans décélérer.
Adrénaline
Vous l'aurez compris: la Z H2 se montre étonnamment ludique pour une moto aussi imposante et puissante. La comparaison avec une pure naked sportive ne se justifie pas. Il existe des naked qui sont conçues pour faire des chronos sur circuit tout en présentant un potentiel acceptable sur la route. Il ne faut pas juger la Z H2 sur les temps réalisés. C'est avant tout une affaire de sensations. Les sensations, en ce qui nous concerne, restent l'enjeu principal de ce test. Car contrairement aux chronos, l'adrénaline reste bien présente sur la voie publique.
Conduite sur ovale
Une heure plus tard, nous nous présentons sur l'ovale du Las Vegas Motor Speedway. Ce qui frappe avant tout, c'est la stabilité que garde la moto à des vitesses insensées. À aucun moment, l'ovale ne permet de redescendre en dessous des 200 km/h, avec des pointes proches de 260 dans notre cas. Il nous est arrivé d'actionner encore le quickshifter à 240 pour passer le rapport suivant… Même en sixième, la Z H2 pousse si fort qu'on a l'impression de pouvoir monter encore dans les vitesses.

Poussée permanente
Sur un ovale de 2,4 km, avec une inclinaison maximale de 20° et une largeur d'une vingtaine de mètres, vous n'avez pas la notion précise de votre vitesse. En sixième, la Z H2 exerce encore une telle poussée qu'il n'est pas anormal au début de chercher à monter encore un rapport à 240.
À mesure que vous vous familiarisez avec la conduite sur l'ovale, les doutes font place à l'excitation. Vous parvenez à emmener la Z H2 jusqu'à ses limites. Des limites qui sont loin, très loin. Cette deuxième partie de notre essai a elle aussi été riche en sensations.
Voie publique
C'est donc avec quelques réserves que nous avons enfourché la monture pour une deuxième journée de test. Au programme, une excursion sur la voie publique, de Las Vegas au parc national Valley of Fire et retour. Un petit 200 km à travers un paysage ondulant, ponctué de panoramas à couper le souffle. Les limites de vitesse sont relativement basses, et la police veille au grain. Un terrain de jeu idéal pour les motos américaines. Dans ces conditions, il y a tout lieu de penser que la Z H2 sera moins à l'aise que sur circuit.
Confort étonnant
Eh bien, pas du tout. La nouvelle Kawasaki apparaît ici comme une vraie power cruiser. Une moto qui offre à tout moment le choix entre trois rapports au moins, et une position de conduite étonnamment détendue, à condition de s'asseoir droit sur la selle. Efficace, le quickshifter ne sert plus à recoller la roue avant au sol ni à gagner du temps. Il s'agit plutôt ici d'un facteur supplémentaire de confort. Ce n'est plus la puissance qui impressionne, mais le couple linéaire, bien présent dès 3.000 t/m.

Modes de conduite
Ajoutons à cela un tableau de bord très lisible et une réponse à l'accélération plus onctueuse que sur les autres engins suralimentés, et la Z H2 se montre sous un autre jour. Un visage que la majorité des motards apprécieront plus que les qualités dont la moto fait preuve à 250 à l'heure. Les modes Road et Sport sont tout indiqués dans ces circonstances. Une envie de cabrer? Passez en mode Rider. Attention cependant: si la puissance est linéaire, la Z peut aller très, très vite. La roue avant décolle plus facilement que vous ne le pensez…
Hyperbike?
Il est surtout bon de savoir que les qualités routières sont aussi compatibles avec des vitesses normales. Nous apprécions tous de sentir qu'il y a toujours de la réserve. Même à une allure qui peut vous coûter votre permis. En conduite plus tranquille, la Z H2 ne rechigne pas davantage.
Croyez-vous que les propriétaires de Lambo ou Ferrari sont toujours pied au plancher? Que du contraire. Ce sont pourtant des supercars. La Z H2 est bien une superbike, mais elle réinterprète le concept à sa manière. Ce n'est pas une moto pour gagner des grands prix (il y en a une dans le catalogue Kawa), mais une machine qui se comporte si bien dans un large spectre de conditions que le terme de hyperbike est peut-être le plus adapté. Un ange quand il le faut, un démon quand les circonstances le permettent.

Vitrine
Compte tenu des qualités, de la finition et de l'équipement de la Z, un prix de 17.599 euros (version avec cadre noir) se justifie entièrement. La Kawasaki ne va pas se vendre comme des petits pains, mais le public choisi qui en fera l'acquisition pourra compter sur une monture pleine de qualités, quasi sans défauts.
La moto est aussi une vitrine de la marque et un témoin de son savoir-faire technologique, capable de faire rêver de nombreux motards. Et si la nouvelle Z coûte trop cher, il y a d'autres Z dans la gamme. La qualité de la Z H2 profite ainsi à toute la famille Z. En ce sens, Kawasaki a sans doute pris une bonne décision en proposant une moto qui collectionne les superlatifs.

Caractéristiques techniques Kawasaki Z H2
Moteur
Type: quatre cylindres, refroidissement liquide
Cylindrée: 998 cc
Puissance maximale: 200 ch à 11.000 t/m
Couple maximal: 137 Nm à 8.500 t/m
Transmission: 6 vitesses
Transmission finale: chaîne
Partie cycle
Cadre: treillis, acier supérieur
Fourche: Showa Big Piston Fork, compression et détente réglables, précharge réglable
Amortisseur arrière: Showa monoshock sur Unitrack link; détente et précharge réglables
Frein avant: double disque semi-flottant 320 mm, montage radial, étrier Brembo M4.32 monobloc 4 pistons
Arrière: disque simple 260 mm, étrier 2 pistons, ABS
Dimensions
Empattement: 1.455 mm
Poids en ordre de marche: 238 kg
Hauteur de selle: 830 mm
Contenance réservoir: 19 litres
Prix
17.599 euros (cadre noir); 18.049 euros (cadre rouge) et 18.249 euros (cadre vert)
https://www.kawasaki.be/fr/products
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