Touring: appuyer sur le bouton pause pour le plan Good Move ne suffit pas, il faut une vraie remise en question !

Le plan d'avenir que Bruxelles a élaboré pour sa mobilité s'est heurté à une forte résistance ces dernières semaines. Ici et là, la mise en œuvre du plan est retardée, avec une promesse de la part de la Région et des communes de consulter davantage les habitants et les comités de quartiers. Selon Touring, cependant, il ne suffit pas d'appuyer sur le bouton pause et d’apporter des micro-adaptations çà et là, mais bien de redessiner ce plan Good Move en tenant compte de la réalité économique de ceux qui vivent ou gagnent leur vie à Bruxelles et qui doivent rester accessibles.

« L'image positive que le gouvernement bruxellois véhicule autour de son plan de mobilité Good Move depuis son lancement a subi ces dernières semaines des retours de flammes qui le rendent nettement moins crédible, » selon l'organisation de mobilité Touring. De plus, il n’est pas anodin de constater que ce ne sont pas principalement les navetteurs non bruxellois, mais aussi les résidents et les commerçants de la capitale qui s'y opposent. D’autant plus que c'est précisément à ceux-ci que le plan promettait d'apporter paix, espace et qualité de vie.

La manière brutale et soudaine dont les plans de circulation et les obstacles au trafic ont été introduits est perçue par de nombreux résidents locaux comme une atteinte à leur mobilité et à leurs activités professionnelles. Les clients désertent les commerces, les livraisons deviennent un cauchemar, les services de coursiers ou encore les services de secours tournent en boucle pour atteindre leur destination. Certes, le fait que la manifestation s'accompagne de violence et de vandalisme est inexcusable pour Touring. Mais il ne faut pas non plus identifier l'opposition et la protestation à une seule minorité. Il y a clairement un malaise général.

"La Région et les communes semblent oublier qu'il ne s'agit pas seulement de savoir comment les gens se déplacent dans la ville, mais aussi comment ils organisent et façonnent leur vie. Le changement n'est jamais simple, mais les auteurs des plans ont accordé trop peu d'attention au dialogue et à la qualité. Des blocs de béton ont ainsi été jetés au milieu des voiries comme dans une ville assiégée. Un aménagement laid et hostile. Cette installation de remparts pour le moins brutale a instantanément bloqué non seulement les routes, mais aussi et surtout la compréhension et l’ouverture au dialogue", affirme Touring.

Un plan de mobilité pour la capitale doit être co-créé en consultation avec les quartiers, les résidents, les associations de commerçants, etc. Ceux-ci doivent impérativement être impliqués. Par exemple, Touring avait notamment mis en garde sur le fait de renvoyer systématiquement le trafic du Pentagone vers la petite ceinture, un projet aux conséquences désastreuses, alors que celle-ci est déjà saturée en termes de capacité et qu'elle continuera à subir d'importants travaux dans les années à venir.

Pour Touring, c'est clair: "Bruxelles doit rechercher une politique de mobilité qui puisse être soutenue uniformément par chaque commune et qui puisse trouver une adhésion globale. Tous les ingrédients doivent être réunis pour aboutir à un projet de société. Good Move ne concerne pas seulement la mobilité, mais aussi la manière dont les gens organisent leur vie. Et dans ce domaine, il ne faut intervenir qu'avec la plus grande prudence. Au travail, Bruxelles! "