Bruxelles, le 30 septembre 2020. “À partir de demain, en cas de ralentissement ou de bouchon, les automobilistes doivent libérer un couloir de secours* pour les services d'intervention sur les voies comptant au moins deux bandes de circulation dans chaque sens**. Il s'agit de l'espace que l'on doit toujours dégager, y compris à l'avance, pour aider les services de secours à progresser rapidement malgré les files”, explique Touring, spécialiste de la mobilité. “Il faudra peut-être un certain temps avant que les conducteurs s'habituent à cette mesure. C'est la raison pour laquelle les pouvoirs publics doivent informer et sensibiliser les usagers. Il est également possible qu'en certains endroits, la route soit trop étroite pour dégager assez de place.”
“Jusqu'à présent, lorsqu'un véhicule d'intervention s'approchait avec sirène et gyrophares, les automobilistes devaient s'adonner à toutes sortes de manœuvres pour libérer un passage. Cela partait dans tous les sens, en générant souvent des situations encore plus délicates”, poursuit Touring. “Le Code de la route n'est pas très précis. Il se contente de dire que l'on doit ouvrir le passage dès que l'on entend les sirènes. Comment? Le texte ne le détaille pas. Cela explique pourquoi les services de secours utilisent souvent la bande d'arrêt d'urgence. Mais là aussi, il peut y avoir des obstacles. Et toutes les routes n'ont pas de bande d'arrêt d'urgence.”
Touring: “À partir de demain, les règles changent. En toutes circonstances, même si aucun véhicule de secours ne s'annonce, les usagers seront tenus de dégager un espace suffisant dès les premiers signes d'encombrement. Autrement dit, les conducteurs se trouvant sur la bande de gauche devront serrer à gauche et les autres serrer à droite. Dans ces conditions, les services d'intervention disposeront toujours de la place dont ils ont besoin pour avancer. Sur une route à deux bandes de circulation dans chaque sens, ce couloir de secours doit s'intercaler entre la bande de gauche et celle de droite. En présence de trois bandes dans chaque direction, le couloir se trouvera entre la bande de gauche et la bande centrale. La pratique a déjà fait ses preuves dans plusieurs pays européens, notamment l'Allemagne. Cela suppose naturellement que tout le monde joue le jeu. Si une seule voiture ne se déporte pas, le couloir de secours restera un vain espoir.”
Malgré les campagnes d'information déjà menées, un grand nombre d'usagers de la route ne sont peut-être pas encore au courant de la nouvelle règle. Touring invite les autorités à suivre de près et à évaluer la situation sur le terrain. En effet, il y a sans doute des endroits où la route n'est pas assez large pour y ménager un couloir de secours. “Que faire dans ce cas? La question reste posée. En tout état de cause, une sensibilisation s'impose, éventuellement sous la forme d'une signalisation sur la chaussée ou sur des panneaux, en particulier aux endroits où des files se forment quotidiennement. Il importe aussi que l'information sur la mesure soit diffusée dans les autres pays. La Belgique est en effet un pays par où transitent de très nombreux véhicules étrangers. L'information pourrait être relayée par les organisations de mobilité à destination de leurs membres”, conclut Touring.
*En principe, il n'est pas permis d'utiliser la bande d'arrêt d'urgence pour se déporter, mais cela ne figure pas très explicitement dans le nouveau règlement. De nombreux automobilistes agissent de la sorte. Nécessité fait loi. Pas question cependant de déborder sur la bande des bus ou sur une bande fermée réservée aux heures de pointe. Les motards, quant à eux, peuvent emprunter la bande d'arrêt d'urgence pour se sortir des bouchons.
**Sur toutes les autres routes, la règle antérieure reste en place: dégager de l'espace dès que l'on entend les sirènes des services de secours.