Contrôle technique pour les voitures électriques et PHEV

Ce n’est pas parce qu’une voiture électrique n’est pas équipée d’un moteur qu’elle ne doit pas passer au contrôle technique. Voici tout ce qu’il faut savoir sur l’inspection périodique des 100% électriques (EV) mais également des véhicules plug in hybrides (PHEV)...

Le verdissement du parc automobile belge est en cours, en grande partie grâce aux voitures de société. La loi Van Peteghem, qui vise à progressivement défavoriser fiscalement les voitures thermiques, pour les entreprises, au profit des 100% électriques depuis le 1erjanvier 2023, porte visiblement ses fruits. Au 1er août de cette année, notre pays comptait un peu plus de 6 millions de voitures en circulation, dont 138.749 sont des modèles entièrement électriques. 80,8% de ceux-ci sont enregistrés au nom d’une société.

À titre de comparaison, on comptait seulement 25.000 voitures électriques sur notre territoire il y a à peine 10 ans.

L’hybride est encore plus présent avec une part de 8,9% du parc de véhicules roulant. Soit 537.817 voitures, dont plus de la moitié (58,3%) appartient à des entreprises. Les projections initiées par le secteur fleet sont claires : le 100% électrique sera prédominant dans le parc de voitures de société d’ici à 2030. Et ceci avec une part estimée à plus de 75% des nouveaux véhicules immatriculés.

Vous l'aurez compris, toutes ces voitures de société hybrides et électriques se retrouveront ensuite sur le marché de l’occasion. Ce qui permettra aux particuliers de pouvoir aussi effectuer la transition énergétique sans se ruiner. Mais, avant cela, il faudra qu’elles passent le contrôle technique obligatoire...

Ça change quoi?

Comme pour une voiture thermique, le premier passage au contrôle technique périodique d’une voiture électrique ou hybride n’intervient que quatre ans après sa première mise en circulation. Passé ce délai, la règle reste aussi la même que pour les modèles thermiques. Et donc, la voiture doit être soumise à l’inspection technique tous les ans ou tous les deux ans tant que son compteur n’a pas atteint 100.000 km.

Le contrôle périodique d’un véhicule électrique ou hybride est identique à celui d’un véhicule à combustion. Le système de freinage, le bon positionnement des feux, la carrosserie, les équipements, les essieux, le châssis, les ceintures de sécurité, la direction et tous les autres composants importants du véhicule doivent faire l’objet d’une vérification pour s’assurer qu’il est en ordre de marche et qu’il assure la sécurité de ses occupants et des autres usagers de la route.

Le seul élément qui diffère, c’est évidemment que le véhicule électrique n’est pas soumis au test d’émissions polluantes puisqu’il ne roule pas avec du carburant. Les modèles plug-in hybrides doivent en revanche se soumettre à ce contrôle puisqu’ils disposent bien d’un moteur thermique également.

Pourquoi c’est important?

L’importance du contrôle technique pour une voiture électrique ou hybride est peut-être encore plus élevée que pour une voiture thermique classique. Car le poids des batteries aurait tendance à user plus rapidement certains autres composants du véhicule. C’est en tout cas ce qui ressort d’une étude menée par l’organisme allemand de contrôle technique TÜV.

Les suspensions, les essieux et les freins sont notamment soumis à une pression beaucoup plus forte en raison de la structure plus lourde du véhicule, mais aussi des performances souvent plus élevées de ces modèles.

C’est aussi pour cette raison qu’il est primordial de faire vérifier, au moins une fois par an, votre véhicule électrique auprès d’un garage agréé, même s’il n’est pas équipé d’un moteur thermique qui nécessite un entretien.

Contrôler l’état de la batterie?

La batterie d’un véhicule électrifié (hybride ou 100% électrique) n’est – actuellement – pas contrôlée. Mais cela pourrait changer à l’avenir, notamment pour augmenter la confiance des clients particuliers envers les véhicules électriques d’occasion. En Allemagne par exemple, deux organismes de contrôle, ADAC (le partenaire de Touring en Allemagne) et TÜV, ont récemment intégré un contrôle de l’état des batteries des EV’s à leur inspection automobile.

Le premier prévoit un test rapide via un simple boîtier qui doit être connecté à la voiture pour analyser l’état de sa batterie. L’organisme TÜV va plus loin en réalisant des tests en conditions réelles au cours desquels le véhicule est mis en charge sur une borne pendant près de 2h. De quoi permettre d’analyser le processus de recharge, mais aussi l’état de santé de la batterie.

"En Belgique, nous ne prévoyons pas encore d’introduire des tests similaires", indique Pierre-Laurent Fassin, porte-parole de l’Autosécurité. Mais rien n’indique que cela n’entrera pas en vigueur dans quelques années.

Combien ça coûte?

Pour une voiture PHEV, le prix du contrôle est le même que celui d’une voiture traditionnelle. En 2023, il est de 38,20 euros à Bruxelles et en Flandre. Auxquels il faut ajouter le tarif du contrôle des polluants qui s’élève à 4,90 euros pour un véhicule essence et 14,60 euros pour les rares modèles hybrides équipés d’un moteur diesel. En Wallonie, celui-ci est déjà intégré dans le tarif forfaitaire de 55,70 euros. Pour compenser, les voitures 100% électriques bénéficient donc d’une réduction de 5,20 euros.

Le cas Tesla

Chez Tesla, c’est bien connu : on ne fait rien comme tout le monde. En fonction du modèle, le numéro de châssis est positionné à un endroit différent, parfois difficile d’accès. "Or, vous devez être en mesure de montrer le numéro de châssis lors du passage au contrôle technique", explique-t-on chez GOCA, le Groupement des Entreprises agréées pour le Contrôle Automobile au nord du pays. "Mieux vaut donc savoir à l’avance où il se trouve." En cas de doute, référez-vous au mode d’emploi de votre Tesla pour déterminer l’emplacement du numéro de châssis de votre modèle.

Fin de la polémique pour le filtre à particules en Flandre

Depuis le 1er juillet 2022, un nouveau test du filtre à particules des véhicules diesel (y compris ceux qui équipent les PHEV) est entré en vigueur. Mais il a créé la polémique en Flandre où, selon les chiffres de GOCA, 12% des véhicules diesel Euro 5 et Euro 6 ont été recalés l’an dernier en raison d’un taux trop élevé de particules fines rejetées.

À l’époque, de nombreux propriétaires dont le véhicule avait obtenu un carton rouge en Flandre l’ont repassé en Wallonie, où les centres se montraient moins stricts. D’autant que les propriétaires ne disposaient que d’un délai de 14 jours pour mettre en ordre leur véhicule et le repasser au contrôle. Un délai impossible à tenir pour effectuer les vérifications et mises en conformité nécessaires auprès d’un atelier agréé.

Les autorités du pays se sont donc mises d’accord pour que les véhicules non conformes reçoivent quand même une carte verte leur permettant de circuler librement sur la route, mais avec une obligation de faire vérifier et réparer le véhicule d’ici la prochaine visite au contrôle périodique. Ce régime transitoire est d’application pour les véhicules qui passent le contrôle avant le 1er décembre de cette année.

Passée cette date, la situation revient à la normale : avec moins de 250.000 particules par centimètre cube (ppm), le véhicule reçoit une carte verte. Entre 250.000 et 1 million de particules: une carte verte, mais avec une obligation de mise en conformité dans les 2 ans. Au-delà de 1 million, c’est la carte rouge avec l'obligation de réparer (ou remplacer) le filtre en question. Et, bien entendu, de représenter le véhicule au contrôle technique dans un délai de 14 jours