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DS 9
Après les citadines, les compactes et les SUV, DS innove. Et donc, enfin un modèle qui entend se mesurer aux berlines premium allemandes. Voici la DS 9!


Gamme dans la gamme Citroën puis marque à part entière, DS lance enfin ce qu'on attendait d'elle pour prendre réellement la mesure de son talent: voici la DS 9, une berline de standing. Serait-ce une véritable alternative à la domination allemande?


DS 9
Un style finalement assez classique, plutôt prisé dans ces segments des berlines haut de gamme.


DS 9, en résumé

Après les citadines, les compactes et les SUV de diverses tailles, DS propose enfin un modèle qui entend se mesurer aux berlines premium allemandes. Une tâche que l'on sait ô combien ardue, mais la Française a quelques arguments crédibles. D'abord un design pas si conventionnel qu'il n'y parait à première vue, et un positionnement "entre-deux" assez bien vu. Son niveau technologique est à la hauteur des ambitions, son offre mécanique est dans l'air du temps, et ses tarifs très compétitifs. Enfin nous retiendrons aussi (surtout?) un habitacle qui témoigne d'une approche très personnelle du luxe.


Le segment

Nous le disions, la DS 9 a opté pour un positionnement "entre-deux". Comprenez qu'en termes de tarifs, ses rivales désignées sont les Mercedes Classe C, Audi A4 et BMW Série 3. Mais ce n'est pas si simple, car si on se penche sur les dimensions extérieures et surtout sur l'espace à bord de la DS 9, c'est plutôt dans la catégorie des Classe E, A6 et Série 5 que l'on se retrouve. Déjà compétitive face à ses concurrentes directes, la DS apparaît donc subitement comme une très bonne affaire. Mais bien sûr, le verdict est encore loin d'être tombé…

DS 9
La marque française croit encore à la berline face à la déferlante des SUV.


Ce qui change

La question à se poser est ce qui change par rapport à quoi, puisque la DS 9 n'a pas de devancière. La réponse est donc "philosophique": ça change de revoir une voiture française à ce niveau de la hiérarchie automobile, niveau où ni les italiens, ni les anglais, ni les américains, ni les asiatiques ne parviennent à remettre en question la domination allemande. De là à dire que la DS va véritablement secouer le cocotier, il y a un pas que nous ne franchirons pas. Mais finalement, voilà ce qui change vraiment: retrouver, pour la première fois depuis les Citroën XM et Renault Safrane par exemple, une berline haut de gamme française qui a de la crédibilité.


Design

Ici aussi, par rapport à ce qu'il y a actuellement sur le marché, ça change. Au premier regard, le design de la DS 9 semble assez convenu, assez conservateur. Et dans la rue, elle pourrait nous passer à côté sans qu'on la remarque. Sauf que. Un, la DS 9 est la seule berline de sa catégorie dont le profil ne marque pas de cassure au niveau du coffre. Deux, elle est la seule à présenter des ornements comme le "sabre" de capot en aluminium guilloché. Trois, elle est la seule à recevoir de feux arrière à effet écailles, et des phares à effet diamant.

Bref, en y regardant de plus près, on trouve une foule de petits détails qui la rendent en réalité assez différente. Et puisqu'on parle de détails… Chez DS, aujourd'hui, on tient tant au statut de marque indépendante qu'on refuse toute référence à la légendaire Citroën DS. Soit, mais alors que sont ces petits rappels de clignoteurs dans les coins supérieurs de la lunette, sinon une référence à celle qu'on ne peut citer?

DS 9
Les détails qui font la différence: ici le rappel des clignotants, comme sur les “vieilles” DS.


À l'intérieur

Voilà où la DS 9 tient le plus sa promesse de "luxe autrement". Commençons par dire que la qualité de finition est de très haut niveau, et que même certaines allemandes ne poussent pas aussi loin le souci du détail. Exemple: le tableau de bord tendu de cuir jusqu'à la base du pare-brise, c'est très rare. Mais le plus important est la présentation, ou plutôt les présentations. DS propose en effet différentes "ambiances" pour sa berline, et toutes ont quelque chose qui évoque effectivement les univers associés au luxe à la française, comme la maroquinerie, la haute-couture, la joaillerie, etc. Cuir matelassé façon Chanel, sièges façon bracelet de montre, surpiqûres perlées… C'est classe, c'est distingué, et ça donne subitement l'impression que les intérieurs allemands sont standardisés, des variations sur le même thème.


Équipements

Nous allons vous révéler un petit secret: la DS 9 n'est pas vraiment Made in France, puisqu'elle est fabriquée… en Chine. Certes, ça casse un peu le charme. Mais en même temps, ça permet à la voiture d'être particulièrement gâtée sur le plan de l'équipement. Multimédia connecté, confort (voir le chapitre "sur la route"), aides à la conduite, la DS 9 reçoit tout ce que ses rivales reçoivent, mais soit en série, soit pour bien moins cher une fois qu'on coche les options.

Dans ce chapitre "équipements", nous refaisons un crochet vers le design et l'intérieur, en parlant du tableau de bord. Il est numérique et configurable évidemment, mais le look de ses affichages est tout sauf conventionnel. Pour tout dire, c'en est même presque dérangeant au départ. Erreur d'appréciation de la part des concepteurs? Plutôt une nouvelle référence inavouée au passé Citroën. Car les tableaux de bord privilégiant l'inventivité à la lisibilité, n'était-ce pas une signature appréciée de la marque? Une affirmation de sa différence?

DS 9
Il faut s'habituer à l'ergonomie spécifique de la DS 9.


Sous le capot

D'abord l'information "cassante": de diesel, point n'est ici question. DS proposera en revanche un moteur essence 1.6 de 225 ch, mais c'est évidemment sur l'hybride rechargeable que sera mis l'accent. Le catalogue comprendra trois déclinaisons du système basé sur le moteur essence 1.6. Les deux premiers disposent d'un moteur électrique, et développent au total respectivement 180 et 225 ch. Plus tard arrivera la version haut de gamme, dotée d'un second moteur électrique (donnant ainsi naissance à une version 4 roues motrices), pour une puissance totale de 360 ch. La partie électrique est alimentée par des batteries de 11,9 kWh, qui promettent une autonomie maximale de 48 km. Suffisant pour permettre à la version 225 ch d'annoncer 1,5 l/100 km et 35 gCO2/km, et la qualifier pour les 100% de déductibilité fiscale. Les indépendants et les entreprises apprécieront.


Sur la route

C'est d'abord par un petit tour en tant que passager arrière que DS nous a invités à découvrir la voiture. Bonne idée, car cela nous permet de confirmer que l'espace à l'arrière est digne des grandes allemandes citées plus haut, et que se faire promener de la sorte donne une réelle impression de standing. Puis on passe au volant de la version 225 ch. Une mécanique vigoureuse, souple, à la hauteur du rang visé par la DS 9.

Mais le plus important, l'argument majeur de la DS, c'est le confort. Et là, entre la qualité d'insonorisation (surtout en mode électrique bien sûr) et l'amortissement, elle fait fort. La voiture reçoit en effet en série des suspensions pilotées, qui se pré-adaptent aux irrégularités de la route grâce à un "œil" qui la scanne préalablement. Un raffinement qu'on ne trouve que dans le très haut de gamme allemand, et qui se paie très cher.

Admettons-le, la DS ne lisse pas la route aussi brillamment qu'une Mercedes Classe S, mais elle le fait suffisamment pour offrir un confort un cran au-dessus de ses rivales. Et pourtant, il nous semble qu'elle passe à côté d'une ou deux choses. Pour vraiment enterrer la concurrence, elle aurait pu recevoir des sièges un peu moins fermes. Moins germaniques, en fait. Elle aurait aussi pu disposer d'une direction plus assistée, quitte à perdre un peu en communicativité, mais pour être plus aérienne. Ces deux petites choses donnent l'impression que la DS 9 était fermement décidée à être différente, mais n'a pas tout osé à fond. Un peu dommage.

DS 9
Une fermeté étonnante pour la représentante du haut de gamme "à la française".


Consommation

Malheureusement, les conditions de l'essai n'ont pas permis de tirer un bilan complet de l'appétit de la voiture. A priori, on peut juste dire que la promesse de 48 km d'autonomie électrique est un brin optimiste, mais pas trop, et que si on roule sans recharger, le mode hybride assez efficace permet d'obtenir une moyenne de quelque 5 l/100 km. Honorable. Mais on l'a déjà dit: l'achat d'une plug-in n'a de sens que si on recharge dès qu'on peut. Et dans ce cas, on n'aura pas grand-chose à reprocher à la conso de la DS 9.


Budget

Et voilà où fait fort cette Chinoise qui ne dit pas son nom: le prix de base de la DS 9 plug-in 180 ch est de 54.990 euros. C'est par exemple 3.000 euros de plus qu'une BMW 330e… sans options. Et vous savez ce que ça veut dire chez les Allemands. En clair, une DS 9 risque bien d'être jusqu'à 10.000 euros moins chère qu'une concurrente à mécanique et équipement comparables. Certes, cette différence est aussi le prix d'une marque qui flatte l'égo, ce que n'est pas encore vraiment DS.

Et puis restera toujours la question de la valeur résiduelle. Pour autant, la DS 9 est-elle fondamentalement une moins bonne voiture que les autres? Absolument pas. Enfin, la sempiternelle question des taxes liées à ces motorisations hybrides. La Wallonie et Bruxelles continuent de taxer la puissance quand la Flandre opte pour l'outil lié aux émissions. Et donc, une double peine pour la DS9 au sud du pays.


Conclusion

Nous l'avons expliqué, DS a à notre avis été trop timide sur certains détails, qui auraient affirmé avec encore plus de force la différence de la 9 par rapport à tout ce qui existe. Il n'empêche que si vous faites votre shopping-voiture dans cette catégorie, nous vous invitons à être curieux. Et vous trouverez peut-être un certain dépaysement par rapport à votre énième allemande.


Fiche technique DS 9 E-Tense 225

  • Moteur: 4 cyl., essence, hybride plug-in, 1.598 cm3 ; 225 ch ; 360 Nm
  • Transmission: aux roues avant
  • Boîte: auto 8 rapports
  • Poids à vide (kg): 1.839
  • Autonomie électrique (km): 48
  • 0 à 100 km/h (sec.): 8,3
  • V-max (km/h): 240
  • Conso. mixte (l/100 km): 1,5
  • CO2 (g/km): 33
  • Prix (€): 54.990
  • TMC- Taxe circulation (Wal/Bxl/€): 2.478-292,38
  • TMC- Taxe circulation (Flandre/€): 45,56-146,71

Les atouts

  • Une autre vision du luxe
  • Matériaux et finition
  • Habitabilité généreuse, surtout à l'arrière
  • Moteurs bien assortis à la voiture

Les points faibles

  • Esthétique un peu trop discrète?
  • Quelques détails d'ergonomie
  • Sièges fermes
  • Concurrence des premiums allemands
  • Taxes assassines en Wallonie et à Bruxelles