Image
eCall, l'appel d'urgence devenu obligatoire
Depuis le 1er avril, le système appelé " eCall" est devenu obligatoire à bord de tous les nouveaux modèles de voitures.

L'eCall permet d'alerter les secours en cas d'accident. Il est composé d'un boîtier électronique, du GPS et d'une carte SIM permettant de contacter les services d'urgence via le 112. Une fois l'appel déclenché, une double connexion s'établit:

  • La première, vocale, avec un téléopérateur. Le conducteur peut alors donner à l’opérateur toutes les informations nécessaires pour évaluer la situation et choisir les moyens d’intervention les plus appropriés.
  • Pendant ce temps, une transmission de données envoie des renseignements tels que la géolocalisation, la marque du véhicule, le modèle, le type de carburant et l'éventuel déclenchement des airbags.

Il est possible de déclencher manuellement le système eCall, notamment lorsque le conducteur et/ou les passagers d'une voiture sont témoins d'un accident.

 

Même en cas d'inconscience

L’intérêt de l'eCall est encore plus flagrant lorsque les occupants du véhicule sont inconscients après le choc. L’opérateur du centre d’appel d’urgence reçoit de toute manière les informations transmises par le véhicule, et peut déployer les moyens de secours adaptés à la situation.

 

Jusqu’à 2500 vies sauvées en Europe?

Selon la Commission européenne qui a rendu obligatoire l'eCall, ce système pourrait sauver chaque année jusqu'à 2500 vies dans l’Union européenne. En 2016, l’UE dénombrait 25.000 décès sur la route. L’eCall pourrait aussi réduire sensiblement la gravité des blessures dans 15% des cas. En effet, il permettrait aux secours de gagner 40% de temps dans les zones urbaines et 50% dans les zones rurales pour arriver sur les lieux d’un accident. 

Cela dit, il est probable que les effets de l'eCall sur la sécurité routière restent plus limités dans notre pays que dans d'autres comme la Finlande ou la Lettonie, par exemple, où les zones isolées sont plus nombreuses.

 

Vias craint des appels intempestifs

Selon un récent communiqué de l'institut Vias, vu la facilité à laquelle les passagers d'une voiture pourront être mis en contact avec la centrale du 112, une augmentation considérable du nombre d'appels pour un même accident est à craindre. "On peut s'attendre à certains appels intempestifs dus à des erreurs de manipulation, à des actes de malveillance ou à des appels automatiques générés par le déclenchement de l'airbag alors que personne n'est blessé. D'autres personnes encore risquent d'utiliser l'eCall en cas de panne ou de pneu crevé". 

Bref, Vias s'attend, à terme, à ce que ce système génère un surplus de 150.000 appels dans notre pays par rapport à aujourd'hui... dont la plupart seront infondés.

 

Une dépense pour une économie

Selon la Commission européenne, le coût annuel de mise en place du système est estimé à 4,5 milliards d’euros pour l'ensemble de l'Union, à répartir entre l'installation du dispositif dans les véhicules, la modernisation des centres de réception des appels d'urgence et la mise à niveau des réseaux de téléphonie mobile. Mais les estimations faites par la Commission européenne indiquent que ce système entraînerait une économie annuelle de plus de 26 milliards d'euros sur les coûts engendrés par les accidents et les embouteillages qu’ils causent.

 

Vous n'avez rien à faire!

Les nombreuses questions qui arrivent chez Touring à propos de l'eCall vont toutes dans le même sens: dois-je en équiper ma voiture? La réponse est clairement NON! La directive européenne de 2015 n'impose ce système que sur les voitures neuves sorties à partir du 1er avril 2018. Entendez par là, les tout nouveaux modèles. Cela ne concerne pas les modèles qui existent déjà ni, évidemment, votre voiture. Il faudra de nombreuses années pour que l'ensemble du parc automobile soit équipé.

Notez enfin que les motos, scooters,... ne sont pas concernés par la mesure, même si des constructeurs comme BMW proposent ce système en option.