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Voitures autonomes, en progrès constants!

Qu'on le veuille ou non, la voiture connectée envahira nos villes dans le futur. Quand? Compliqué à dire car si la technologie existe, la mise en œuvre prendra du temps. Nous avons essayé l'une des solutions proposées par Renault.

C'est à l'occasion du salon des nouvelles technologies "Vivatech" à Paris que le constructeur français a voulu nous démontrer ses ambitions en matière de véhicules connectés et autonomes. Patrick Vergelas est directeur de "Renault Mobility Service". Il nous précise: "Nous sommes en phase d'apprentissage. Tout ce que nous faisons ici en matière de recherches et développements sont des investissements lourds mais nécessaires pour rencontrer les défis de demain."

Expérimenter pour le futur

Car les villes du futur refuseront de plus en plus les véhicules les plus polluants et, à terme, la voiture individuelle pour limiter la congestion. Mais la voiture autonome, sans chauffeur, n'est vraiment pas pour tout de suite. Sans doute pas avant une bonne dizaine d'années car les inconvénients sont encore nombreux. Ce genre d'expérimentation a toutefois l'avantage d'être "dans la réalité" et pas dans un laboratoire.

En quoi consistent ces expériences?

Plusieurs projets se déroulent en même temps mais nous nous sommes intéressés à l'un deux, sur le campus universitaire de Saclay, près de Paris. Là, il s'agit de 3 autos électriques Zoé bardées de capteurs, de radars et autres lasers. Tout cet équipement leur permet de se déplacer au fil des boucles préétablies et des arrêts comme ceux de bus "normaux". Patrick Vergelas précise: Avoir des points de rencontre permet de gagner en efficacité:

  • Notamment pour remplir les voitures avec plusieurs passagers.
  • Quand une voiture est occupée, elle poursuit son chemin jusqu'à la desserte suivante.
  • Tout est géré via une plateforme numérique
  • Les utilisateurs réservent/commandent leur voiture via leur smartphone.

L'auto a le mérite de la souplesse et de ne pas mobiliser un grand bus qui roulerait à vide pendant les heures creuses, c'est là le créneau idéal.

Multimodalité, diversité

Nous avons testé l'une de ces autos. La demande via l'application est aussi facile que pour un taxi Uber. Encore en phase de test, il y a toujours un conducteur qui vérifie que tout se passe bien... Et justement, notre "pilote" interviendra plusieurs fois, notamment en freinant d'urgence, car une joggeuse traversait précipitamment la route... "On ne prend aucun risque!" Ceci dit, en général c'est une réussite.

  • Le trajet paraît fluide (la vitesse est limitée à 30 km/h).
  • L'infrastructure communique avec la voiture, ainsi les feux tricolores ou les transports en commun.
  • Des opérateurs en cabine supervisent et peuvent contrôler à distance les voitures, notamment pour s'assurer d'éventuels dysfonctionnements (accidents, alerte, problème avec un passager, météo défavorable).

Patrick Vergelas: "Les basses vitesses (30 ou 50 km/h) imposées en ville rendent l'accessibilité à une mobilité autonome plus probable. Mais nous irons plus loin, notamment dans le projet EVRA (expérience de véhicules routiers autonomes) soutenu par le gouvernement français. Et puis, plus proches de nous, nous investissons aussi dans des entreprises de VTC (taxi, chauffeur équivalent à Uber, ndlr), comme l'application française Marcel, qui comptent plus de 2.000 chauffeurs disposant de Renault Zoé. L'auto connectée, (semi)-autonome et électrique, voilà l'avenir de nos villes."

Lexus autonome en Belgique

Toyota vient de débuter ses essais de conduite autonome sur route ouverte. Fait remarquable, c’est en Belgique - dans le centre de Bruxelles - que le prototype est testé. Il faut préciser que des essais concluants ont été réalisés pendant plusieurs années sur circuit. Rappelons que le centre de recherche et de développement de Toyota Motor Europe (TME) est basé à Zaventem. Ceci explique aussi cela.

Après le Japon et les États-Unis, la Belgique devient donc le nouveau terrain d'expérimentation du géant japonais. Installée dans une Lexus LS, cette technologie comprend de nombreux équipements sur le toit:

  • Un radar lidar
  • Des capteurs
  • Des caméras
  • Un dispositif de localisation haute précision.

À bord du véhicule, un conducteur pourra intervenir et prendre la main sur le système autonome. Il sera accompagné d’un opérateur chargé de superviser le fonctionnement du dispositif. Du côté de Brussels Mobility, on se dit "fiers" du choix de TME. Son porte-parole déclare: "Nous encourageons résolument l’innovation en matière de mobilité, un engagement que l’on nous reconnaît désormais à l’échelle internationale."