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Le budget mobilité est-il une mesure inefficace? Les chiffres tendent en tous cas à le démontrer.

La presse est dure et la critique vient de tous côtés: des consommateurs, de la fédération de l'automobile FEBIAC, des constructeurs automobiles et des organisations de mobilité comme Touring.

Le débat n'est pourtant pas neuf: les voitures de société sont depuis un certain temps déjà dans le collimateur des autorités. L'idée d'un "budget mobilité" est de proposer aux travailleurs d'abandonner leur véhicule de société en échange d'un budget mobilité. Concrètement, le vice-premier ministre Didier Reynders (MR) veut allouer un montant de 450 euros net par mois.

Si l'on en croit les analystes, un grand nombre de propriétaires de voitures de société vont y réfléchir sérieusement. Mais ce raisonnement sous-tend une part de subjectivité et personne n'ose se risquer à des prévisions sérieuses. Les gens vont-ils passer massivement vers les transports en commun ou d'autres alternatives? Vont-ils utiliser plus le covoiturage? Auront-ils la possibilité de travailler plus à la maison? Une grande partie des propriétaires de véhicules de société n'ont-ils pas simplement besoin de leur voiture pour effectuer leur travail? Bref, certaines sources affirment que le gouvernement base ses calculs sur une mauvaise information et des hypothèses erronées.

Les chiffres, rien que les chiffres

La Fédération belge de l'automobile FEBIAC suit ces développements avec des questions sur l'impact potentiel ainsi que les effets secondaires néfastes pour l'économie (en particulier chez les constructeurs automobiles). La FEBIAC est très bien placée pour évaluer ces risques et dispose également de chiffres montrant que ces plans seront peu efficaces.

Quelques chiffres: 5,7 millions de voitures sont actuellement immatriculées dans notre pays, dont 850.000 sont immatriculées au nom d'entreprises. Parmi ces véhicules de société, 600.000 sont des voitures de leasing. Sur ce nombre, seulement 400.000 conducteurs peuvent utiliser leur voiture pour des déplacements privés. Le groupe ciblé ici représente donc seulement 7 % du nombre total de véhicules. Mais il faut encore déduire les personnes qui achèteront leur propre voiture avec ces 450 euros de budget.

La FEBIAC estime que seulement 20 % va trouver une solution alternative, ce qui implique que le groupe cible comprendra encore 80.000 unités, soit 1,5 % du parc automobile total en Belgique.

Par ailleurs, le nombre de voitures augmente chaque année d'environ le même pourcentage, toujours selon FEBIAC.

La position de Touring

L'organisation de mobilité Touring n'a, comme la Febiac, rien contre le fait que la mobilité soit abordée de manière sensée. Touring est en faveur d'une allocation de mobilité intelligente, mais en ce qui concerne les voitures de société, l'organisation estime que trop de fausses vérités sont encore avancées. Ainsi, on occulte totalement le fait que les voitures de société alimentent chaque année les caisses de l'état avec pas moins de 3 milliards.

Touring n'est d'ailleurs pas seul à affirmer que la voiture de société est arrivée avec un objectif: pouvoir offrir un avantage fiscal attrayant aux employés. L'organisation de mobilité se demande aussi quel type de voiture les travailleurs achèteraient pour remplacer leur véhicule de société. Une enquête menée l'an dernier a montré que la grande majorité opterait pour une voiture d'occasion. Or une voiture plus âgée est par définition plus polluante qu'un véhicule de société neuf. Et ces voitures d'occasion devront elles aussi s'insérer dans le trafic.

À ce propos, une comparaison avec la situation aux Pays-Bas semble très pertinente. Nos voisins du nord appliquent en effet une politique beaucoup plus stricte pour la voiture de société. Avec pour conséquence que 4 fois plus de voitures d'occasion plus polluantes y sont vendues. Selon une étude réalisée par Promoco, si 75 % des voitures de société sont remplacées par une voiture privée (achat privé), les émissions de NOx augmenteraient de 8 % et les particules fines de 40 %,

FEBIAC, tout comme les autres acteurs dans le domaine de la mobilité et les organisations d'employeurs, demande par voie de communiqué une concertation et une clarification urgentes de la réforme qui est en cours.

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