Comme il se doit, Mercedes va lancer cette année une grande offensive électrique. En attendant le vaisseau amiral EQS et bien d'autres modèles encore, c'est l'EQA, autrement dit la version électrique du GLA, qui vient en éclaireur.

Mercedes EQA, en résumé
Après le plus grand EQC, c'est à nouveau dans la catégorie SUV que Mercedes lance un modèle 100% électrique. Contrairement à ce que fait VW par exemple, le constructeur ne crée pas le modèle d'une page blanche. Il décline plutôt une version "zéro émissions" de son SUV compact GLA. Ce dernier a toutefois été sensiblement retouché sur le plan esthétique. Histoire de lui donner un aspect un brin plus futuriste mais surtout pour optimiser l'aérodynamique.
Dans l'habitacle en revanche, EQA et GLA sont blanc bonnet et bonnet blanc. Pas de surenchère côté mécanique: la première version du EQA développe la puissance raisonnable de 190 ch. Mercedes annonce aussi une autonomie moyenne WLTP de 426 km. L'idée étant de trouver le bon dosage entre réalisme et prix. Le Mercedes EQA démarre à 49.973 euros. Cela reste une somme, c’est vrai, mais vous allez voir qu'on est loin d'être volé sur la marchandise.
Le segment
Le Mercedes EQA arrive dans une catégorie où il commence à y avoir du beau monde. Le premier venu était le Jaguar i-Pace, un peu hors concours avec ses 400 ch et ses 80.000 euros. Le Volvo XC40 P8 suit de près, certes un peu moins dingue mais avec 400 ch également, le tout pour "seulement" 60.000 euros.
En regardant bien, on se rend compte que le concurrent le plus direct du Mercedes, du moins en attendant l'imminent Audi Q4 e-tron et un probable BMW iX1, c'est le VW ID.4. Sa version 200 ch démarre à un peu plus de 50.000 euros. Mais bien sûr, ce dernier n'a pas l'aura premium, et est aussi un peu plus grand que le Mercedes. Autant dire que l'EQA a une carte à jouer, puisqu'il est le premier à investir une "zone vierge" du marché.

Ce qui change
Pas besoin d'avoir l'œil très entraîné pour déceler les différences entre l'EQA et le GLA qui sert de base. Entre sa face avant aérodynamique et sa partie arrière dominée par une signature lumineuse relativement futuriste, l'EQA s’en distingue… tout en étant le même. C'est comme si le premier était une évolution du second, revenue aujourd'hui d'un futur plus ou moins proche.
En revanche, contrairement à l'EQC, Mercedes n'a ici rien changé à l'habitacle. Même planche de bord, même répartition des commandes, bref, même environnement. Pour le coup, on n'a pas du tout l'impression d'être au volant d'un véhicule inscrit dans "la révolution électrique". Mais après tout, on n'a pas tous forcément envie de conduire un véhicule de science-fiction.

Design
La recette est en fait la même que pour l'EQC. On part du dessin du véhicule originel, on ferme la calandre, puis on lisse, on gomme, on polit comme un galet. On obtient ainsi un nez sans la moindre aspérité, sur lequel doit glisser l'air. Et c'est évidemment l'objectif: optimiser l'aérodynamisme du véhicule, pour réduire la consommation d'énergie et tirer la meilleure autonomie possible des batteries. On donne aussi aux phares un regard moins agressif, comme pour dire qu'on ne veut que du bien à la planète entière. Enfin, c'est pour nous la partie arrière qui donne la touche futuriste au EQA. Avec une signature lumineuse courant sur toute la largeur de la poupe.
À l'intérieur de l’EQA
Bien que le look extérieur du EQA ne joue pas la surenchère avant-gardiste, on pourrait tout de même être un peu déçu de trouver un intérieur si… normal. De fait, alors que Mercedes avait retouché de façon pas si anecdotique l'intérieur du GLC pour en faire le EQC, il a cette fois été choisi de ne rien changer. Pas d'aérateurs spécifiques, pas de touche cuivrée, pas de détail particulier qui changerait l'ambiance à bord.
Cela étant, il n'y a pas de quoi se lamenter. On retrouve l'atmosphère cossue et technologique des Mercedes du moment, avec par exemple le large double écran du tableau de bord et du système d'info-divertissement. Et la meilleure nouvelle dans l'histoire, c'est qu'en ne franchissant pas (encore) le pas supplémentaire dans la modernité, on a toujours droit à de vraies commandes physiques. C’est le cas pour le système audio ou la climatisation par exemple.
Reste un mot à dire sur l'habitabilité: celle-ci est très honnête, y compris aux places arrière. Mais Mercedes utilisant une plateforme classique, l'EQA n'offre pas un espace intérieur aussi généreux que celui de véhicules électriques reposant sur une plateforme dédiée.

Équipement
On sait maintenant que c'est une conséquence de l'électrification. Pour faire passer la pilule des tarifs sérieusement impactés par les batteries, les constructeurs ont tendance à se montrer généreux sur l'équipement. Dès la version de base, l'EQA reçoit ainsi le système multimédia à intelligence artificielle MBUX, la radio DAB, le GPS, la clim automatique ou encore la caméra de recul. Plus encore? On donne aussi le hayon à ouverture/fermeture automatique, les sièges en similicuir, le cruise control/limiteur de vitesse, les feux de route automatiques.
Et bien sûr toutes les aides à la conduite "classiques", comme l'aide active au maintien de voie, la surveillance d'angle mort et de trafic transversal arrière, etc. Mercedes oblige, il reste encore de la marge sur les options. Mais inutile de se lâcher sur la liste pour s'offrir un véhicule déjà largement flatteur. Et soulignons que Mercedes propose pour l'EQA plusieurs possibilités de personnalisation sans majoration du prix. Sincèrement, pour un véhicule électrique à 50.000 euros, le positionnement tarifaire est assez bien vu.

Sous le capot de la Mercedes EQA
Comme nous le disions, Mercedes s'est montrée très raisonnable avec la mécanique du EQA. Et c'est très bien, car à notre humble avis, un véhicule électrique de 400 ch est un non-sens, qui va à l'encontre de la raison d'être du véhicule électrique, à savoir l'efficacité énergétique.
L'EQA 250 proposé au lancement envoie donc 190 ch et 375 Nm au train avant uniquement, via une boîte auto mono-rapport. Les batteries de 66,5 kWh annoncent une autonomie moyenne de 426 km, ce qui n'est pas extravagant tout en étant très suffisant pour un véhicule compact, qui n'a pas vocation à traverser les continents.
Mercedes fournit en série tous les types de câbles de chargement, et le chargeur embarqué accepte les branchements jusqu'à 100 kW, pour le réseau Ionity par exemple, dont Mercedes est partenaire. L'EQA récupère ainsi 80% de charge en 30 minutes sur borne rapide, tandis qu'à la maison, il faudra 7h15 pour une charge complète en 32A triphasé, ou 11 heures en 16A monophasé.

Sur la route
S'il y a une chose qu'on doit reconnaître au EQA, c'est qu'il fait honneur à son blason. Ce petit SUV atteint en effet un niveau de confort absolument remarquable. Puisqu'il est basé sur le nouveau GLA, il en reprend, moyennant adaptations bien sûr, la configuration agréablement douce de l'amortissement. Il n'est d'ailleurs pas impossible que le poids des batteries joue un rôle favorable, en "posant" la voiture plus fort sur la route.
A cela s'ajoute une caractéristique typique de l'électricité: le silence, que Mercedes a par-dessus le marché soigné à grands coups d'isolation sonore supplémentaire. Désolé si nous devons utiliser un mot associé à des choses pas folichonnes en ce moment, mais au volant de l'EQA, on est dans une… bulle. Une bulle cosy, sécurisante, apaisante. Cela étant, n'allez pas croire que cette bulle attend d'être poussée par le vent, car les 375 Nm ne se font pas prier pour se manifester quand le pied droit les sollicite.

Consommation
Voilà bien la question majeure, à fortiori pour un véhicule électrique: les 426 km annoncés sont-ils là? En moyenne, peut-être pas tout à fait. Si la moitié de vos trajets sont composés d'autoroute, ne soyez pas étonné si les batteries crient "pouce" entre 350 et 380 km. En utilisation strictement urbaine en revanche, les 400 km devraient être faciles à atteindre, ce qui n'est déjà pas si mal.
Cela signifie donc que la conso moyenne est un peu supérieure aux 17,7 kWh/100 km mesurés selon les normes WLTP, mais elle est surtout bien en dessous des 25 kWh/100 km demandés par de plus gros SUV électriques. Conso qui est pour nous une frontière symbolique, puisque 25 kWh est ce que consomme en moyenne un foyer belge… par jour.
Mercedes EQA, le budget
Vous connaissez déjà le prix de base: 49.973 euros. Les autres chiffres dont il faut tenir compte dans le budget concernent bien sûr les taxes. Et là, que de bonnes nouvelles. A Bruxelles et en Wallonie, la TMC est d'à peine 61,50 euros, et la taxe annuelle est de 83,95 euros. C'est encore mieux en Flandre, puisque le Mercedes EQA est totalement exempté de taxe. Et une dernière bonne nouvelle pour les indépendants et les entreprises: ce joli SUV est 100% déductible.

Conclusion
Avec l'EQA, Mercedes fait à notre avis un choix judicieux en ne cherchant pas à en mettre plein la vue, ni sur le plan des performances, ni sur le plan de l'autonomie. Grâce à quoi c'est un véhicule raisonnablement tarifé pour ce qu'il offre. Même si bien sûr, cette version électrique est tout de même quelque 6.700 euros plus chère qu'un GLA essence, et 4.000 euros plus chère qu'une version hybride rechargeable.
Fiche technique Mercedes EQA
- Moteur: électrique ; 190 ch ; 375 Nm
- Transmission: aux roues avant
- Boîte: auto 1 rapport
- L/l/h (mm): 4.463/1.834/1.620
- Poids à vide (kg): 2.040
- Volume du coffre (l): 340 – 1.320
- Batteries (kWh): 66,5
- 0 à 100 km/h (sec.): 8,9
- Vitesse maxi (km/h): 160
- Autonomie WLTP (km): 426
- Prix (€): 49.973
- TMC- Taxe circulation (Wal/Bxl/€): 61,5-83,56
- TMC- Taxe circulation (Flandre/€): 0-0
Les atouts
- Pas de surenchère technique
- Autonomie à priori réaliste
- Adaptations esthétiques bien dosées
- Confort de très haut niveau
Les points faibles
- Coffre amputé par rapport au GLA
- Pas encore l'électrique abordable qu'on attend
- Pourquoi un SUV et pas une compacte?
- Qualités dynamiques à vérifier
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